Lancé pour aider les utilisateurs de X (ex-Twitter) à migrer vers des alternatives éthiques comme Mastodon ou Bluesky, le projet Hello Quitte X fait débat. À l’origine, un collectif dirigé par un chercheur du CNRS, David Chavalarias, mais cette implication soulève une question essentielle : les fonds publics ont-ils été utilisés pour financer cette initiative ?
Hello Quitte X : une solution pour quitter X sans perdre ses abonnés
Depuis son rachat par Elon Musk, X est accusé de favoriser la désinformation et de mettre en danger la démocratie. Face à cette situation, Hello Quitte X propose un outil simple : aider les utilisateurs à migrer leurs abonnés et abonnements vers des réseaux sociaux plus respectueux de la vie privée. Avec déjà 17.000 utilisateurs, dont des institutions comme le CNRS lui-même, l’application ne passe pas inaperçue.
Mais le projet est-il financé par l’argent public ? Cette question alimente les polémiques, notamment sur les réseaux sociaux.
Le rôle du CNRS : liberté académique ou soutien institutionnel ?
Selon David Chavalarias, directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique, le CNRS n’a pas directement fondé ni financé Hello Quitte X. Toutefois, l’initiative est née dans un laboratoire du CNRS et bénéficie indirectement de ses ressources.
Chavalarias explique que le projet a été financé par une donation privée faite au CNRS par un admirateur de son livre Toxic Data, publié en 2022. Ce financement, utilisé dans le cadre de la recherche, relève de la liberté académique dont disposent les chercheurs. En d’autres termes, le CNRS fournit une structure administrative et des moyens logistiques, mais ne décide pas directement des projets portés par ses membres.
Le CNRS confirme cette position : « Le CNRS n’a ni fondé ni développé le collectif Hello Quitte X. Celui-ci a été créé et coordonné par David Chavalarias, un chercheur affilié à l’organisme. »
Polémique sur les réseaux : un projet vraiment apolitique ?
Sur les réseaux sociaux, notamment sur X, certains accusent Hello Quitte X d’être une initiative politisée, hostile à Elon Musk. La mention du CNRS dans les crédits du projet alimente ces soupçons. Mais Chavalarias rappelle que le CNRS est une institution publique indépendante, composée de 31.000 personnes et régie par le principe de liberté académique.
Dans une tribune, les créateurs de Hello Quitte X dénoncent les dérives des algorithmes de X et l’absence de modération qui, selon eux, amplifient les contenus haineux et complotistes. Leur objectif ? Offrir aux citoyens des espaces numériques compatibles avec des démocraties fonctionnelles.
Je viens d'analyser le code du projet.
Petits rappels techniques :
L'app est développée en NextJS et hébergé sur Supabase qui est un équivalent à Firebase de Google mais hébergeable facilement en local ou sur un serveur qui nous appartient.
Je passe les points très techniques— Captain (@s7mar60) January 21, 2025
Alors, vos impôts ont-ils financé Hello Quitte X ?
Techniquement, non. Le financement initial provient d’un don privé et non de subventions publiques. Cependant, le soutien logistique offert par le CNRS — qui est financé par l’impôt — soulève une question légitime sur l’utilisation des ressources publiques.
Le débat met en lumière une réalité méconnue : la liberté académique permet aux chercheurs d’utiliser leurs moyens disponibles pour des projets qu’ils jugent pertinents. Cela inclut parfois des initiatives comme Hello Quitte X, qui interrogent les liens entre recherche scientifique, innovation et politique.