Auto-entrepreneur : le seuil de TVA passe à 25 000 €, quelles conséquences ?

Depuis des années, le régime de la micro-entreprise est plébiscité pour sa simplicité. Mais les dernières réformes viennent bouleverser cet équilibre. Dès 2025, le seuil de franchise en base de TVA sera abaissé à 25 000 €, contre 37 500 € actuellement pour les prestations de services. Une modification qui risque de peser lourdement sur les auto-entrepreneurs, notamment ceux dont la clientèle est composée de particuliers. Augmentation des prix, marges réduites, démarches administratives complexes… À quoi faut-il s’attendre ?

Un seuil abaissé, des obligations fiscales renforcées

Jusqu’à présent, un auto-entrepreneur pouvait facturer ses prestations sans TVA tant qu’il ne dépassait pas 37 500 € de chiffre d’affaires annuel. Désormais, ce seuil tombe à 25 000 €. Une fois cette limite atteinte, la TVA devient obligatoire dès le mois suivant.

Ce changement entraîne plusieurs conséquences immédiates :

  • Obligation de facturer la TVA : les auto-entrepreneurs devront ajouter 20 % à leurs tarifs pour la majorité des prestations.
  • Déclaration et reversement de la TVA : une gestion administrative plus lourde, avec des obligations comptables supplémentaires.
  • Impact sur les prix et la compétitivité : les auto-entrepreneurs devront choisir entre augmenter leurs tarifs ou absorber la TVA en réduisant leur marge.

🔎 Exemple concret :

Lucas, consultant indépendant, facture 2 000 € par mois à ses clients, soit 24 000 € par an. Avec le nouveau seuil, dès qu’il dépasse 25 000 €, il devra facturer la TVA.

Deux options s’offrent à lui :

  1. Répercuter la TVA sur le client : son tarif passe à 2 400 € TTC (2 000 € HT + 20 % de TVA). Son client paie plus cher.
  2. Absorber la TVA : il garde un tarif TTC de 2 000 €, mais son revenu HT chute à 1 666 €. Il gagne donc -334 € par mois.

Dans les deux cas, il perd en compétitivité ou en rentabilité.

Quels auto-entrepreneurs seront les plus impactés ?

Ce changement ne touche pas tout le monde de la même manière. Certains profils sont plus exposés que d’autres :

  • Les auto-entrepreneurs travaillant avec des particuliers : ces clients ne récupèrent pas la TVA, ce qui renchérit directement leurs prestations.
  • Les indépendants proches du seuil : ceux qui gagnent entre 25 000 € et 37 500 € devront intégrer cette nouvelle contrainte fiscale plus tôt que prévu.
  • Les métiers de services (coaching, graphisme, conseil, artisanat, etc.) : leur activité repose souvent sur une clientèle non assujettie à la TVA.

En revanche, ceux qui facturent à des entreprises assujetties à la TVA seront moins touchés, car leurs clients pourront récupérer cette taxe.

🔎 Exemple :

Sophie, décoratrice d’intérieur, facture 30 000 € par an à des particuliers. Avant 2025, elle ne facturait pas la TVA. Désormais, elle doit choisir entre :

  • Facturer 36 000 € TTC (+20 %) et risquer de perdre des clients,
  • Rester à 30 000 € TTC, mais réduire son chiffre d’affaires HT à 25 000 €, soit une perte nette de 5 000 € par an.

Comment s’adapter à cette réforme ?

Face à cette nouvelle contrainte fiscale, plusieurs stratégies s’offrent aux auto-entrepreneurs :

  1. Anticiper son chiffre d’affaires : surveiller ses revenus pour ne pas franchir le seuil trop vite.
  2. Cibler une clientèle assujettie à la TVA : en privilégiant les entreprises, la TVA devient un élément neutre pour les clients.
  3. Optimiser ses tarifs : proposer des offres avec plus de valeur ajoutée pour justifier une hausse de prix.
  4. Changer de statut juridique : une option envisageable pour ceux dont l’activité dépasse largement le seuil de TVA.

🔍 Bon à savoir : pour les auto-entrepreneurs ayant des dépenses professionnelles importantes, être assujetti à la TVA peut aussi être un avantage, car ils pourront récupérer la TVA sur leurs achats (matériel, logiciels, etc.).

Un changement qui fragilise le régime auto-entrepreneur

Avec cet abaissement du seuil de TVA, la micro-entreprise perd l’un de ses atouts majeurs : la simplicité. Ce qui était un statut attractif pour tester une activité avec peu de contraintes devient plus complexe.

Alors, faut-il encore choisir ce régime en 2025 ? Cela dépend de votre activité et de votre clientèle. Mais une chose est sûre : les auto-entrepreneurs doivent se préparer dès maintenant pour éviter une mauvaise surprise au moment de facturer.

📢 Et vous, comment comptez-vous gérer ce changement ? Plutôt hausse des prix ou baisse de marge ? Partagez votre avis en commentaire !