Depuis l’annonce récente de la Commission de régulation de l’énergie (CRE), les 2,1 millions de foyers encore équipés de compteurs électriques de l’ancienne génération pourraient bientôt faire face à une nouvelle taxe. En effet, la CRE envisage de facturer les utilisateurs non équipés du compteur communicant Linky afin de couvrir les coûts engendrés par le relevé manuel de ces anciens dispositifs. Cette décision suscite de vives réactions parmi les consommateurs concernés, qui voient là une pénalisation déguisée.
Une taxe pour combler les coûts du relevé manuel
Actuellement, la majorité des foyers français (environ 37,3 millions) disposent d’un compteur Linky, permettant de réduire considérablement les coûts liés au relevé de la consommation électrique. En revanche, pour les foyers équipés de compteurs non communicants, les relevés doivent encore être effectués manuellement, entraînant des frais supplémentaires pour Enedis. La CRE propose donc d’instaurer une redevance de 6,93 euros tous les deux mois à partir d’août 2025 pour couvrir ces coûts.
Cette taxe ne concernerait pas les foyers non équipés en raison d’impossibilités techniques, mais elle s’appliquerait à ceux qui ont refusé l’installation du Linky. De plus, ceux qui ne communiquent pas régulièrement leur index de consommation ou qui ne prennent pas de rendez-vous pour le relevé verront cette somme majorée de 4,18 euros supplémentaires.
Pourquoi cette mesure suscite-t-elle autant de débats ?
Cette proposition de facturation est perçue par de nombreux consommateurs comme une sanction injuste. Refuser l’installation d’un compteur Linky relève d’un choix personnel, souvent motivé par des inquiétudes concernant la santé ou la protection des données personnelles. Cependant, la CRE justifie cette redevance en évoquant les coûts plus élevés liés à la gestion des anciens compteurs : relevés à pied, gestion manuelle des données, et contrôle renforcé. Pour les autorités, il est donc légitime que les foyers concernés contribuent à ces dépenses.
Néanmoins, cette mesure pourrait être vue comme une manière de forcer les derniers réfractaires à accepter le compteur Linky, malgré leurs réticences. D’un côté, il y a ceux qui estiment que les technologies modernes permettent d’améliorer le réseau et de réduire les coûts globaux ; de l’autre, ceux qui refusent d’adopter un dispositif qu’ils perçoivent comme intrusif ou inutile.
Une décision à surveiller pour 2025
La consultation lancée par la CRE, ouverte jusqu’au 22 novembre, devrait aboutir à une décision en janvier 2025. Si cette mesure est adoptée, elle imposera à des milliers de foyers de payer pour maintenir leurs anciens compteurs, sauf s’ils acceptent finalement l’installation du compteur Linky.
Ce nouveau pas vers une facturation différenciée soulève la question : est-il juste de faire payer davantage ceux qui refusent un équipement optionnel, alors même que ce choix est actuellement légal ? Les prochains mois nous diront si cette « taxe Linky » verra réellement le jour et si elle incitera les derniers foyers concernés à changer de position.
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