Les propriétaires peuvent trembler : PTZ, donation, fiscalité, ça va charger sévère avec Bayrou

Les propriétaires immobiliers et les futurs acheteurs ne sont pas au bout de leurs surprises. Le gouvernement Bayrou prépare une refonte majeure des dispositifs fiscaux et financiers liés à l’immobilier dans le budget 2025. Prêt à taux zéro élargi, hausse des frais de notaire, exonération des donations, coup de rabot sur MaPrimeRénov’ et fiscalité alourdie pour les investisseurs locatifs… Tour d’horizon des mesures qui vont peser lourd sur les propriétaires.

Un Prêt à taux zéro élargi… mais pour qui ?

Bonne nouvelle en apparence, le Prêt à taux zéro (PTZ) devrait être revu à la hausse et élargi à l’ensemble du territoire, y compris pour l’achat d’une maison individuelle dans le neuf. Un coup de pouce attendu alors que les taux de crédit immobilier ont connu une hausse brutale ces derniers mois.

Mais l’aide ne sera pas pour tout le monde. Réservé aux primo-accédants sous conditions de ressources, le PTZ ne profitera qu’à une partie des acheteurs. Et surtout, son entrée en vigueur dépendra de l’adoption du Projet de loi de finances (PLF) 2025, ce qui laisse planer une incertitude sur les délais réels d’application.

L’objectif affiché est de relancer la construction et d’aider 15 000 ménages supplémentaires à devenir propriétaires. Mais derrière cette mesure incitative, le gouvernement prépare une autre annonce qui risque de faire grincer des dents.

Frais de notaire en hausse : l’addition sera salée

Les droits de mutation – plus connus sous le nom de frais de notaire – vont augmenter. Une hausse de 0,5 % sur trois ans, laissée à la discrétion des collectivités locales. Ce sont donc les acheteurs de logements anciens qui vont trinquer, avec une facture plus lourde au moment de signer leur acquisition.

Le gouvernement tente de minimiser l’impact en expliquant que les primo-accédants ne seront pas concernés. Seuls ceux qui achètent pour la seconde fois – souvent mieux armés financièrement – devront payer plus. Mais pour ceux qui comptaient investir dans l’ancien après une première acquisition, la pilule risque d’être difficile à avaler.

Le seuil de 250 000 euros qui aurait pu limiter l’impact de cette mesure a été supprimé. Une décision qui laisse le champ libre aux collectivités pour alourdir encore un peu plus la note.

Donations : un coup de pouce… sous conditions

Dans un contexte où le dispositif Pinel disparaît, l’exonération des droits de succession sur les donations jusqu’à 100 000 euros par donateur (plafonnée à 300 000 euros par donataire) pourrait apparaître comme une bonne nouvelle.

Mais ce coup de pouce fiscal est loin d’être sans contrepartie. Pour bénéficier de l’exonération, le logement doit être conservé comme résidence principale ou mis en location pendant au moins cinq ans. Un encadrement strict qui risque de limiter l’attrait de cette mesure pour ceux qui souhaitaient transmettre un bien sans contrainte.

MaPrimeRénov’ rabotée, fiscalité des investisseurs alourdie

Après une première coupe de 2 milliards d’euros en 2024, le gouvernement prévoit encore une réduction des crédits alloués à MaPrimeRénov’ de 460 millions d’euros. Pour l’instant, les règles restent inchangées, mais Bercy pourrait resserrer la vis dès 2026, en excluant certains travaux du dispositif. Une incertitude de plus pour les propriétaires souhaitant rénover leur bien.

Autre changement majeur : la fiscalité des locations meublées non professionnelles (LMNP) sera revue à la hausse. L’article 24 du PLF 2025 prévoit de réintégrer l’amortissement comptable dans le calcul de la plus-value de cession. Autrement dit, les investisseurs paieront plus d’impôts lorsqu’ils revendront leur bien.

Le seul lot de consolation ? Les résidences étudiantes, seniors et EHPAD seront épargnées par cette réforme. Un maigre soulagement pour ceux qui misaient sur le meublé pour optimiser leur fiscalité.

Une réforme qui inquiète les propriétaires

Le gouvernement joue sur plusieurs tableaux : quelques mesures d’aides pour faire passer la pilule, mais des hausses de frais et une fiscalité plus lourde pour compenser. L’élargissement du PTZ ne suffira pas à masquer l’impact de l’augmentation des frais de notaire et de la fiscalité des investisseurs.

Les propriétaires et futurs acheteurs doivent s’attendre à un budget 2025 qui rebat complètement les cartes. Et si certaines mesures ne semblent pas trop douloureuses à première vue, c’est souvent parce que leurs effets ne se feront sentir que dans un second temps.

Le gouvernement veut redonner du souffle au marché immobilier… mais à quel prix ?

Si ces nouvelles mesures vous concernent, partagez cet article avec votre entourage. Les propriétaires doivent savoir à quoi s’attendre en 2025.

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