Nouvelle usine au Japon : Air Liquide peut-il booster la rentabilité de son action ?

Air Liquide frappe fort au Japon avec un investissement stratégique qui pourrait bien redéfinir son avenir boursier. En s’associant à Mitsubishi Materials pour construire une unité de séparation des gaz de l’air (ASU) à grande échelle, le géant français renforce son positionnement sur des marchés porteurs comme les semi-conducteurs et la transition énergétique. Mais cette expansion se traduira-t-elle par une hausse durable du cours de l’action ?

Un investissement massif pour capter la croissance asiatique

L’implantation d’Air Liquide sur l’île de Naoshima repose sur une logique industrielle et économique claire : répondre à la demande croissante en cuivre, oxygène et gaz rares, indispensables aux technologies de pointe. L’usine, opérationnelle dès 2027, produira jusqu’à 1 400 tonnes d’oxygène par jour, ainsi que du néon et de l’argon, deux éléments clés dans la fabrication des semi-conducteurs.

Ce choix stratégique s’inscrit dans une tendance globale : la sécurisation des chaînes d’approvisionnement en composants électroniques. Le Japon, largement dépendant des importations de néon, voit dans ce projet un levier pour renforcer son autonomie industrielle. En conséquence, le gouvernement japonais soutient activement Air Liquide via une subvention du ministère de l’Économie, du Commerce et de l’Industrie (METI). Une validation institutionnelle qui réduit le risque financier et renforce la crédibilité de l’investissement.

Cours de l'action AI Air Liquide au 05/02/2025
Cours de l’action AI Euronext (Air Liquide) au 05/02/2025

Quel impact sur la rentabilité et l’action Air Liquide ?

L’annonce de cet investissement survient dans un contexte favorable pour le groupe. En 2023, Air Liquide a affiché un chiffre d’affaires de 27,5 milliards d’euros, soutenu par une demande accrue en gaz industriels et en solutions liées à la transition énergétique. La montée en puissance de l’ASU japonaise pourrait donc agir comme un catalyseur de croissance, en diversifiant les sources de revenus et en consolidant la position du groupe sur des marchés en forte expansion.

L’enjeu principal reste la rentabilité de ce projet à long terme. Avec un modèle économique basé sur des contrats de long terme, Air Liquide bénéficie d’une certaine résilience face aux fluctuations des marchés. La demande en oxygène, azote et néon étant structurellement haussière, cette nouvelle usine pourrait générer des marges intéressantes, d’autant plus que les semi-conducteurs et les véhicules électriques continuent de tirer la consommation de ces ressources.

Sur le plan boursier, les investisseurs surveillent désormais de près la mise en œuvre de cette expansion. L’intégration progressive des revenus issus de l’ASU japonaise dans les résultats du groupe sera un indicateur clé pour évaluer l’impact réel sur la rentabilité et, par extension, sur le cours de l’action.

Un pari stratégique qui peut rapporter gros

Air Liquide joue une carte maîtresse en renforçant sa présence au Japon, un marché crucial pour les industries de haute technologie. En réduisant la dépendance au néon importé et en s’associant à un acteur majeur comme Mitsubishi Materials, le groupe sécurise des débouchés stratégiques tout en bénéficiant d’un soutien gouvernemental.

Les actionnaires, eux, attendent désormais des résultats concrets. Si l’ASU tient ses promesses en termes de production et de rentabilité, Air Liquide pourrait bien voir son action s’apprécier durablement. L’enjeu est de taille, parce que ce type d’investissement positionne le groupe sur des marchés d’avenir tout en renforçant sa solidité financière.

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