Réforme du RSA : Les agriculteurs, des dindons bien farcis ?

La réforme du RSA secoue l’Aveyron, et ce sont les agriculteurs qui crient à l’injustice. Entre travail gratuit et survie des petites fermes, découvrez pourquoi cette expérimentation crée une vague de révolte dans le monde paysan.

Une réforme qui divise

Depuis l’instauration de la réforme du RSA, les agriculteurs aveyronnais dénoncent une mesure qu’ils jugent déconnectée de leur réalité. Cette expérimentation impose 15 heures d’activité hebdomadaire pour continuer à percevoir le revenu de solidarité active. Mais pour des maraîchers, apiculteurs ou petits éleveurs, ces heures “supplémentaires” sont tout simplement incompatibles avec la gestion quotidienne de leurs exploitations.

“On nous demande de travailler gratuitement alors qu’on peine déjà à joindre les deux bouts,” s’indigne une maraîchère de la région. Pour ces paysans, le RSA est devenu une béquille indispensable face aux défaillances des politiques agricoles. Leur message est clair : cette réforme risque d’achever les petites fermes déjà fragilisées par la crise.

Le coup de force à Rodez

Vendredi dernier, une centaine d’agriculteurs membres de la Confédération paysanne ont décidé d’agir. Armés de pancartes et d’une colère légitime, ils ont forcé l’entrée du conseil départemental de l’Aveyron à Rodez. Objectif : interpeller les élus sur les conséquences dramatiques de cette réforme pour leur profession.

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Après des échanges houleux avec Arnaud Viala, président du département, et une tentative de dialogue avortée à l’extérieur, les manifestants ont pris possession de l’hémicycle. Leur message ? “C’est la mort des petites fermes !” Ce coup de force a permis aux agriculteurs d’obtenir un rendez-vous avec le président, mais la défiance reste palpable. “On a écrit mille fois sans jamais être entendus. Désormais, on sait comment faire pour qu’on nous écoute,” déclare un porte-parole.

Travail gratuit ou survie des fermes ?

Pour les agriculteurs, cette réforme revient à les condamner à une double peine : des revenus agricoles insuffisants et l’obligation d’effectuer des heures “hors ferme” pour toucher le RSA. “Comment je peux trouver 15 heures de plus quand mes journées commencent à l’aube et finissent tard dans la nuit ?”, interroge un apiculteur.

Le RSA, perçu par beaucoup comme un filet de sécurité, est pour eux un outil essentiel de compensation. Pourtant, cette réforme en teste les limites et met en lumière les lacunes plus larges du système agricole français : surproduction, baisse des prix et absence de véritable revenu de base pour les paysans.

Une bataille loin d’être terminée

Alors que cette réforme doit être généralisée à l’ensemble du pays en 2025, l’Aveyron n’est qu’un des premiers terrains d’expérimentation. La Confédération paysanne promet de poursuivre la lutte pour défendre le droit des agriculteurs à vivre dignement de leur métier. Le rendez-vous obtenu avec Arnaud Viala n’est qu’un premier pas, mais les revendications restent les mêmes : la suppression de cette conditionnalité et une véritable réforme agricole garantissant un revenu décent.

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Les dindons de la farce ? Les agriculteurs en Aveyron prouvent qu’ils ne comptent pas se laisser plumer sans réagir. Partagez cet article, parce que leur combat pourrait bien devenir celui de tous les travailleurs précaires.

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