Les baisses régulières de production de pétrole par l’Arabie Saoudite et la Russie font monter en flèche les prix du pétrole. Alors que l’Europe peine à subvenir à ses besoins énergétiques, la Maison Blanche et les pays producteurs semblent jouer un jeu dangereux.
Une stratégie pétrolière qui fait le jeu de la Russie
Le plan saoudien: maximiser les revenus
L’Arabie Saoudite poursuit une stratégie délibérée de réduction de sa production de pétrole. Le Ministère de l’Énergie saoudien a récemment confirmé la réduction de production d’un million de barils par jour (bpj) pour les mois d’octobre à décembre 2023. Cette politique “soutient la stabilité et l’équilibre des marchés pétroliers”, a-t-il déclaré dans un communiqué. Ces mesures, qui ont été adoptées pour la première fois en juillet, seront “réexaminées mensuellement”. Le pays n’hésite pas à sacrifier ses propres réserves pour maintenir le pétrole à un prix élevé.
La production quotidienne du premier exportateur mondial de brut est d’environ neuf millions de bpj, bien en deçà de sa capacité journalière, officiellement de 12 millions de bpj.
L'Arabie Saoudite et les pays de l'OPEP organisent la flambée des prix du pétrole.
Peu de médias en parlent mais les baisses régulières de production de pétrole mondial impactent fortement le monde.
L'Arabie Saoudite continue de réduire sa production ou de la maintenir à des… pic.twitter.com/rkAXJxe5xc
— MoneyRadar (@MoneyRadar_FR) September 6, 2023
Les conséquences pour la Russie
Mais cette stratégie profite surtout à la Russie, qui peut ainsi écouler son pétrole à des prix tout à fait corrects et même financer sa guerre en Ukraine. Les Russes ont également annoncé une réduction de leurs exportations de pétrole de 300’000 bpj jusqu’à la fin de l’année, dans un “effort pour renforcer les mesures de précaution prises par les pays de l’OPEP+ pour maintenir la stabilité et l’équilibre des marchés pétroliers”, selon le vice-Premier ministre russe Alexandre Novak.
“Les réductions supplémentaires semblent bien avoir stimulé les prix, et l’offre paraît restreinte au quatrième trimestre malgré l’augmentation de la production de l’Iran et de certains autres pays”, observe un expert en économie pétrolière.
L’Europe et les États-Unis coincés dans un étau énergétique
L’Europe, la grande perdante
Pendant ce temps, l’Europe se trouve dans une position précaire. Le continent s’est récemment coupé de l’approvisionnement russe et n’a pas encore trouvé les moyens de subvenir à ses propres besoins énergétiques. “La fin de l’inflation n’est donc pas pour tout de suite,” nous préviennent les analystes.
Leurs réserves stratégiques de pétrole n’ont plus été aussi basses depuis 1983.
Pressions sur la Maison Blanche
Cette stratégie de réduction de la production suscite également des tensions aux États-Unis. Le président Joe Biden s’inquiète des conséquences que cette flambée des prix du pétrole pourrait avoir sur les prochaines élections présidentielles, notamment en termes d’inflation et de coût du carburant. La Maison Blanche a tenté dans le passé de juguler la hausse des prix en puisant dans ses réserves stratégiques, mais désormais, ses réserves sont trop basses pour continuer sur cette voie.
Ce qu’il faut retenir : la réduction de la production pétrolière par l’Arabie Saoudite et la Russie a des répercussions mondiales qui font particulièrement mal à l’Europe. Tandis que la Russie et l’Arabie Saoudite poursuivent leur jeu de poker risqué, l’Europe semble payer le prix de leur stratégie égoïste.
📄 Sources :
- https://www.midilibre.fr/2023/09/06/le-prix-du-petrole-au-plus-haut-sans-nouvelle-aide-de-letat-les-tarifs-des-carburants-vont-ils-continuer-de-flamber-11434505.php
- https://prixdubaril.com/news-petrole/72064-le-petrole-se-maintient-a-haut-niveau.html
- https://www.capital.fr/entreprises-marches/petrole-la-russie-et-larabie-saoudite-mettent-le-feu-aux-poudres-la-hausse-jusquou-1478272
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