Régulation : coup dur pour l’anonymat, les mixeurs de cryptomonnaies (Tornado Cash) sont interdits en France

L’anonymat dans la crypto vient de subir un coup fatal en France. Le Sénat a adopté deux amendements interdisant l’usage des mixeurs de cryptomonnaies sur tout le territoire. Une décision qui fait polémique, surtout au moment où d’autres pays commencent à assouplir leur position sur des outils comme Tornado Cash.

La France criminalise l’usage des mixeurs crypto

La nouvelle est tombée : les mixeurs de cryptomonnaies sont désormais illégaux en France. Avec cette interdiction, l’État vise principalement la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement d’activités criminelles. Selon les autorités, ces outils empêchent la traçabilité des transactions, rendant l’identification des fonds quasiment impossible.

Concrètement, tout utilisateur d’un mixeur crypto pourra être suspecté de malversation. Les détenteurs de cryptos anonymisées risquent de voir leurs comptes bancaires bloqués, leurs transactions signalées et même des enquêtes ouvertes sur l’origine de leurs fonds. On peut donc s’attendre à une surveillance accrue de la part des régulateurs français.

Un contraste saisissant avec la tendance mondiale

Alors que la France opte pour une réglementation stricte, d’autres pays semblent faire marche arrière sur le sujet. Aux États-Unis, le créateur de Tornado Cash, Alexey Pertsev, a récemment obtenu sa libération conditionnelle, tandis que la justice néerlandaise relâche la pression sur l’affaire.

En Europe, la loi MiCA (Markets in Crypto-Assets) vient encadrer plus fermement l’usage des cryptomonnaies, mais la France prend les devants avec une politique encore plus radicale. Cette décision risque donc d’isoler le pays et de ralentir le développement d’outils favorisant la confidentialité des transactions.

Que risque un utilisateur français de mixeurs crypto ?

Avec cette interdiction, la question de la traçabilité des transactions devient centrale. Un utilisateur français ayant recours à un mixeur pourrait rapidement se retrouver dans le viseur des autorités. Cependant, prouver l’utilisation d’un tel service reste complexe.

Prenons un cas concret : vous recevez des fonds provenant d’un wallet ayant utilisé un mixeur, êtes-vous coupable ? Rien n’empêche un hacker ou un escroc d’utiliser ces outils pour brouiller les pistes avant de transférer de l’argent sur des wallets légitimes. Comment distinguer un utilisateur de bonne foi d’un blanchisseur d’argent ?

Ce flou juridique ouvre la porte à des abus et des erreurs judiciaires potentielles. Une personne ayant utilisé un mixeur de manière légitime pourrait être inquiétée, alors que d’autres trouveront des moyens détournés pour contourner cette interdiction.

La France a-t-elle un train de retard ?

À l’heure où le secteur crypto se structure, la France semble prendre une position oppressive plutôt que régulatrice. Au lieu d’encadrer l’usage des mixeurs, l’État les bannit purement et simplement.

Pourtant, ces outils ne sont pas uniquement utilisés par des criminels. Les défenseurs de la vie privée, les journalistes, les militants ou encore les entreprises souhaitant protéger leurs transactions y ont recours. Cette interdiction les prive d’un moyen essentiel pour garantir leur anonymat dans un monde où la surveillance financière devient omniprésente.

L’avenir de l’anonymat dans la crypto en France semble donc compromis. Mais cette interdiction est-elle réellement applicable ? Les utilisateurs trouveront toujours des moyens de contourner la loi, quitte à se tourner vers des solutions encore plus complexes à tracer.

➡️ Que pensez-vous de cette interdiction ? Un pas nécessaire pour lutter contre la criminalité ou une atteinte aux libertés individuelles ? Partagez votre avis en commentaire !

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