Contrôles massifs pour les retraités : voici les points sur lesquels vous devez être plus que vigilants

Alors que les finances publiques sont de plus en plus scrutées, la Cour des comptes enclenche une nouvelle étape dans son plan de contrôle des dépenses sociales : les retraités sont désormais ciblés, après les chômeurs et allocataires du RSA.

Derrière cette volonté affichée de transparence, certains dénoncent une réforme qui risque de frapper ceux qui ont le plus de mal à se défendre.

Objectif : traquer les anomalies… mais à quel prix ?

L’État veut mettre un terme aux pensions versées à tort, notamment à l’étranger ou dans des cas de cumul emploi-retraite mal encadré. Résultat : 2 millions de retraités vont devoir justifier leur situation administrative dans les mois à venir. Mais ce tour de vis, bien qu’il semble de bon sens, soulève une question : est-il réaliste pour tous ?

« Cette mesure est compréhensible, mais on oublie les retraités isolés, malades ou en zone rurale sans accès facile à un consulat », alerte un avocat spécialisé en droit social.

À lire aussi: Retraite : le cap des 170 trimestres maintenu jusqu’en 2028, voici comment saisir cette opportunité

Expatriés, premières cibles de la réforme

Les retraités vivant au Maroc, au Portugal, en Algérie ou en Espagne sont en première ligne. Pour continuer à toucher leur pension, ils devront, dans un délai de 3 mois, fournir :

  • Un certificat de vie récent,
  • Une pièce d’identité à jour,
  • Un acte de naissance.

À défaut, la sanction est claire : suspension immédiate des paiements. Et les délais de réactivation pourraient durer plusieurs semaines, voire davantage, en cas de complexité administrative locale.

Cumul emploi-retraite : vers un tour de vis contre les hauts revenus

L’autre volet concerne les retraités actifs, notamment dans les métiers à haute rémunération (médecins, experts, consultants). Certains perçoivent plus de 100 000 € par an grâce au cumul emploi-retraite. Une situation jugée injuste par la Cour des comptes, qui préconise une régulation plus stricte, avec un possible plafonnement des revenus cumulés.

La fin de l’abattement fiscal de 10 % sur les retraites ?

En parallèle, le gouvernement envisage de supprimer dès 2026 la réduction de 10 % appliquée aux pensions dans le calcul de l’impôt sur le revenu. Une mesure qui, même si elle vise les plus hauts revenus, frapperait tous les retraités, quelle que soit leur situation.

Et pour beaucoup, cela représenterait plusieurs centaines d’euros d’impôt en plus chaque année.

Une réforme qui inquiète

Pour les autorités, l’objectif est clair : assainir le système, garantir l’équité, et récupérer jusqu’à 60 millions d’euros de versements injustifiés par an. Mais pour les retraités, c’est une nouvelle couche de contraintes administratives qui s’ajoute à un quotidien déjà complexe.

Certains redoutent que cette réforme n’annonce une vague plus large de réductions ciblant les seniors, au moment même où l’inflation et le coût de la vie pèsent sur les budgets des foyers modestes.

Ce qu’il faut retenir

  • 2 millions de retraités concernés, dont ceux vivant à l’étranger ou cumulant emploi et pension
  • Documents obligatoires à fournir sous 3 mois pour éviter la coupure
  • Suspension automatique des pensions en cas de non-réponse
  • Fin de l’abattement fiscal de 10 % sur les pensions envisagée dès 2026
  • Contrôle renforcé des revenus élevés en cumul emploi-retraite

Et vous, trouvez-vous ces contrôles nécessaires ou trop sévères ? La parole est à vous en commentaire.

En tant que jeune média indépendant, CESdeFrance a besoin de votre aide. Soutenez-nous en nous suivant et en nous ajoutant à vos favoris sur Google News. Merci !

Suivez-nous sur Google News

Laisser un commentaire

* Cesdefrance.fr est un média économique indépendant, dédié à l’analyse de l’actualité économique, financière et immobilière. L’accès à Cesdefrance.fr est gratuit et son modèle économique repose notamment sur la publicité et les partenariats stratégiques.