L’Europe voulait imposer son euro numérique comme une révolution monétaire, mais la population n’est pas dupe. Selon un rapport de la Banque centrale européenne (BCE), 58 % des citoyens refusent catégoriquement de l’utiliser. Ce rejet massif n’a rien d’étonnant : entre surveillance potentielle, absence de réel bénéfice et méfiance croissante envers les institutions, l’euro numérique semble déjà condamné avant même d’avoir vu le jour.
Un rejet massif qui met la BCE en difficulté
Le constat est brutal : plus d’un Européen sur deux affirme qu’il est “improbable ou très improbable” qu’il utilise un jour l’euro numérique. Pour un projet censé “faciliter les paiements”, c’est un échec retentissant. Les citoyens estiment qu’ils disposent déjà de solutions parfaitement fonctionnelles : cartes bancaires, paiements mobiles et virements instantanés couvrent tous les besoins. Pourquoi adopter une alternative imposée d’en haut, dont l’intérêt reste flou ?
Au-delà du simple désintérêt, cette défiance en dit long sur l’état d’esprit des Européens. Depuis plusieurs années, une partie de la population s’inquiète d’un contrôle excessif des transactions financières. Avec un euro numérique conçu et géré par la BCE, la question de la confidentialité se pose inévitablement. Contrairement au Bitcoin qui repose sur une infrastructure décentralisée, l’euro numérique serait émis par une seule entité, alimentant les craintes d’une blockchain centralisée et donc d’une surveillance accrue.
Vie privée, traçabilité… Des inquiétudes légitimes
Les autorités se veulent rassurantes, affirmant que l’euro numérique ne permettra ni de tracer les paiements ni de restreindre les dépenses. Mais cette promesse est-elle crédible ? En Chine, le yuan numérique fonctionne déjà comme un outil de contrôle des flux financiers, avec des transactions entièrement visibles par la banque centrale. La BCE pourrait-elle résister à la tentation d’un tel pouvoir ?
D’autant que les déclarations de Christine Lagarde laissent planer le doute. Lors d’une conférence, elle évoquait l’euro numérique comme un “complément” aux moyens de paiement actuels. Mais que se passera-t-il si, à terme, les paiements en espèces deviennent de plus en plus restreints ? Les citoyens pourraient se retrouver piégés dans un système où chaque transaction est scrutée et où certaines dépenses pourraient être limitées en fonction de critères définis par les autorités.
En parallèle, les stablecoins privés gagnent du terrain, notamment aux États-Unis. Contrairement à l’euro numérique, ces monnaies numériques ne dépendent pas d’une banque centrale et offrent une alternative sans risque de contrôle total. L’Europe, en voulant imposer son propre modèle, risque de se heurter à une adoption encore plus faible que prévu.
L’euro numérique peut-il vraiment s’imposer ?
Même avec un rejet aussi massif, la BCE semble déterminée à aller jusqu’au bout. La phase de test, lancée en octobre 2023, se poursuivra jusqu’en 2025 avant une éventuelle mise en circulation. Mais la question centrale reste : si personne ne veut utiliser cet euro numérique, quel sera son avenir ?
Les consommateurs ont déjà exprimé leur préférence : ils ne veulent pas d’une fausse crypto émise par une institution centralisée. L’échec du projet américain de dollar numérique aurait dû servir d’avertissement, mais la BCE semble suivre la même trajectoire, sans tenir compte de l’opinion publique.
Le débat est loin d’être terminé. L’euro numérique sera-t-il un projet mort-né ou une révolution monétaire imposée contre l’avis des citoyens ? Dites-nous en commentaire ce que vous en pensez et partagez cet article pour ouvrir le débat 👇
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Je suis contre cette monnaie numerique aucune confiance en la BCE .