Alors que l’avenir des retraites fait débat à l’Assemblée, de plus en plus de Français se tournent vers le PER pour se constituer un complément de revenu. Rendement, fiscalité, blocage des fonds… faut-il vraiment y souscrire ?
Alors que la suspension de la réforme des retraites de 2023 vient d’être votée à l’Assemblée nationale, le Plan Épargne Retraite (PER) connaît un engouement croissant. Créé en 2019, il a déjà séduit 11 millions de Français, avec près de 119 milliards d’euros d’encours. Preuve que la crainte d’une retraite insuffisante pousse les épargnants à agir en amont.
Pourquoi le PER attire de plus en plus
Selon l’Observatoire BPCE, 56 % des Français mettent déjà de l’argent de côté pour leur retraite, un chiffre qui grimpe à 62 % chez les 25-34 ans.
« Plus on commence tôt, plus le rendement est intéressant », souligne Marion Dewagenaere, directrice générale de BPCE Assurances Vie.
Le PER séduit car :
- Il propose une épargne pilotée selon l’âge et le niveau de risque
- Il permet de bénéficier d’une déduction fiscale attractive
- Il offre une perspective de rente ou de capital une fois la retraite atteinte
À lire aussi: Retraite Agirc-Arrco 2026 : voici le montant de votre pension de retraite en janvier prochain
Des rendements potentiels… à double tranchant
Comme l’assurance-vie, le PER repose sur deux types de placements :
- Fonds en euros : sécurisé, rendement moyen d’environ 3 %
- Unités de compte : plus risquées, rendement estimé entre 5 et 10 %
Le gestionnaire ajuste le niveau de risque selon votre âge : plus vous êtes jeune, plus les placements sont dynamiques. Mais attention, les unités de compte dépendent des marchés et peuvent aussi engendrer des pertes.
Une fiscalité incitative pour les contribuables
Le gros atout du PER, c’est sa déduction fiscale. Vous pouvez déduire jusqu’à 10 % de vos revenus imposables (ou du plafond annuel de la Sécurité sociale) dans la limite de 4 399 € (en 2024).
Exemple :
- Salaire : 35 000 €/an
- Versement sur un PER : 1 200 €
- TMI (tranche marginale d’imposition) : 30 %
- Économie d’impôt : 360 €
Mieux encore, les droits de déduction non utilisés sur les trois dernières années sont reportables, et bientôt sur cinq si le budget 2026 est voté.
Un produit à long terme… avec des contraintes
Le PER est bloqué jusqu’à la retraite, sauf exceptions (achat de la résidence principale, invalidité, décès du conjoint, chômage longue durée, etc.).
Au moment de la liquidation, deux options :
- Capital en une fois
- Rente viagère, imposée comme une pension, mais non transmissible aux héritiers
Attention, les conditions fiscales varient selon le mode de sortie et le type de revenus générés (capital ou plus-value).
À noter que les députés viennent d’adopter un amendement obligeant les épargnants à liquider leur PER à l’âge légal de la retraite, mettant fin à la possibilité de le conserver en réserve ou de le transmettre plus tard à ses héritiers.
Une mesure qui renforce la logique du PER comme outil de prévoyance, mais qui en limite aussi la souplesse successorale.
Qu’en pensez-vous ?
Le Plan Épargne Retraite est un levier puissant pour ceux qui veulent anticiper leur retraite, tout en optimisant leur fiscalité. Mais c’est un produit de long terme, qui suppose une capacité d’épargne régulière et une tolérance au risque mesurée.
Avez-vous déjà souscrit un PER ? Pensez-vous que ce type de placement soit indispensable face aux incertitudes sur le système de retraite ? Partagez vos retours d’expérience en commentaire.
En tant que jeune média indépendant, CESdeFrance a besoin de votre aide. Soutenez-nous en nous suivant et en nous ajoutant à vos favoris sur Google News. Merci !

