Après Doliprane, Sanofi brade l’Aspégic et le Kardégic : « Ils nous lâchent ! », les salariés en grève contre la vente de leur usine

L’annonce a eu l’effet d’un coup de massue. Moins de cinq mois après la cession controversée d’un médicament emblématique, le laboratoire pharmaceutique se déleste cette fois d’un site de production historique et de plusieurs traitements phares. Derrière les discours lissés sur une « transition stratégique », l’inquiétude grandit. Dans l’usine concernée, les salariés, déjà échaudés par un an d’incertitudes, dénoncent une vente précipitée et une menace directe sur leur avenir. Face à ce qu’ils considèrent comme un abandon pur et simple, la riposte s’organise.

Une décision qui passe mal

L’usine visée, installée depuis plus de soixante ans, produisait encore en 2023 plusieurs dizaines de millions de boîtes de médicaments essentiels. Officiellement, le groupe pharmaceutique assure que la reprise par un acteur européen garantira la continuité de la production et la pérennité des emplois. Un discours qui peine à convaincre sur le terrain.

Les syndicats dénoncent une stratégie de désengagement systématique, marquée par une absence totale d’investissement et un désintérêt croissant pour des médicaments jugés trop « matures ». Dans les rangs des salariés, le sentiment d’être sacrifiés domine. Ils rappellent que, quelques mois plus tôt, les mêmes promesses avaient été faites lors d’une autre cession… avant que l’incertitude ne s’installe durablement sur l’avenir du site concerné.

La grève s’intensifie

Dès l’annonce de la vente, un mouvement de grève illimitée a été lancé. Chaque jour, plusieurs centaines de salariés participent aux débrayages, dénonçant une absence totale de garanties sur les volumes de production et les engagements financiers du repreneur. Pour eux, cette vente n’est qu’une étape de plus dans une logique de démantèlement progressif.

Les discussions entre représentants du personnel et direction restent au point mort. Si officiellement, aucun emploi ne serait menacé, les syndicats alertent sur la fragilité du projet : en l’absence d’engagements clairs, les nouvelles activités promises risquent de ne jamais voir le jour. Une incertitude qui rappelle des précédents inquiétants dans l’industrie pharmaceutique, où des cessions similaires ont conduit à des fermetures pures et simples quelques années plus tard.

Un choix stratégique critiqué

La vente de cette usine s’inscrit dans un virage stratégique qui inquiète de nombreux observateurs. Depuis plusieurs années, le groupe pharmaceutique réduit son exposition aux médicaments grand public pour se recentrer sur des domaines plus rentables. Cette stratégie de « portefeuille », bien que cohérente sur le plan financier, suscite des critiques.

Les experts rappellent que ces médicaments, bien que moins innovants, restent indispensables pour des millions de patients. La question de l’accessibilité et de la pérennité de leur production est posée. Qui garantira leur maintien sur le marché une fois sortis du giron du groupe pharmaceutique ? Le repreneur aura-t-il les moyens d’assurer les investissements nécessaires ? Autant d’interrogations qui alimentent la colère et renforcent le malaise autour de cette vente.

Derrière les chiffres et les décisions stratégiques, ce sont des emplois, un savoir-faire et l’accès à des traitements éprouvés qui sont en jeu. Parce que ces choix dépassent le simple cadre d’une entreprise, la mobilisation ne faiblit pas.

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1 réflexion au sujet de « Après Doliprane, Sanofi brade l’Aspégic et le Kardégic : « Ils nous lâchent ! », les salariés en grève contre la vente de leur usine »

  1. Je comprends la grève du personnel , mais J’ai vue un feu de pneus , belle image pour des gens qui se veulent défendeurs de l’industrie pharmaceutique !!!!
    C’est une action répréhensible !!!

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