Le marché immobilier traverse une période critique. Entre chutes des ventes et constructions en berne, les perspectives s’assombrissent pour ceux qui souhaitent devenir propriétaires. Voici un décryptage de cette situation alarmante.
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Un marché immobilier en crise : les chiffres qui inquiètent
Lors de la conférence de presse de l’Observatoire de l’immobilier de la FPI, le président Pascal Boulanger a dressé un tableau sombre de la situation actuelle, rapporte Empruntis. Les données du premier trimestre 2024 sont catastrophiques, atteignant des niveaux historiquement bas dans tous les segments du logement. “L’été sera chaud”, a-t-il prévenu, soulignant l’urgence de la situation.
Les autorisations de logements collectifs n’ont atteint que 40 600 unités ce trimestre, loin de la moyenne de 59 600 logements entre 2015 et 2018. Cette baisse significative est accompagnée d’une chute de 23 % des mises en chantier, avec seulement 26 100 constructions débutées.
Le début de l’année 2024 est encore plus difficile que la fin 2023. Les ventes totales de logements neufs ont diminué de 15,4 %, passant sous la barre des 20 000 logements vendus pour la deuxième fois en six mois.
La demande en berne malgré une offre insuffisante
Le marché immobilier est confronté à une double crise : la diminution de la demande et une offre de logements en chute libre. Bien que les conditions de financement se soient légèrement améliorées, les ventes aux propriétaires occupants continuent de décliner de 19,9 % ce trimestre. Parallèlement, les ventes aux investisseurs particuliers ont chuté de plus d’un tiers, exacerbant la situation.
Globalement, les réservations nettes des particuliers ont diminué de 26,8 %. Les ventes en bloc, quant à elles, ont augmenté de 29,4 %, principalement en raison du programme de rachat en bloc de CDC Habitat et d’Action Logement. Toutefois, cette augmentation ne compensera pas la baisse des ventes aux particuliers sur le long terme.
Les régions touchées par la crise du logement neuf
La crise immobilière se fait sentir dans toutes les régions françaises, avec des baisses significatives des mises en vente et des réservations de logements neufs.
- En Île-de-France, les mises en vente ont chuté de 53 %, laissant seulement 1 713 logements disponibles.
- Dans les Hauts-de-France, les mises en vente ont baissé de 82 %, accompagnées d’une diminution de 40 % des réservations.
- En Auvergne-Rhône-Alpes, les mises en vente ont reculé de 91 %, tandis que les réservations ont diminué de 53 %.
- Le Grand Est a observé une diminution de 58 % des mises en vente et de 24 % des réservations.
- En Normandie, les mises en vente ont baissé de 7 %, tandis que les réservations ont chuté de 48 %.
Pascal Boulanger a exprimé son inquiétude face à cette situation :
« Au regard de la réglementation, de la fiscalité et de la rareté des autorisations de construire, les prix des logements neufs ne baisseront pas. Une réduction significative des taux d’intérêt ou la mise en œuvre de nouveaux dispositifs fiscaux seront nécessaires pour resolvabiliser la demande. Il faut d’abord relancer la demande pour ensuite relancer l’offre et non l’inverse comme l’État souhaite le faire. Nous vivons une crise majeure du logement ».
La situation actuelle du marché immobilier français appelle à des mesures urgentes et efficaces pour inverser la tendance et répondre aux besoins des futurs propriétaires.
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