L’or flambe et certains pays se ruent dessus. Alors que les tensions géopolitiques s’intensifient et que l’économie mondiale vacille, les banques centrales des grandes puissances, mais surtout des nations émergentes, accumulent discrètement des tonnes de métal précieux. En 2024, le marché a été marqué par une véritable course aux lingots d’or, certains pays renforçant leurs stocks pour asseoir leur souveraineté financière. Pendant ce temps, d’autres, comme la France, semblent faire d’autres choix économiques.
La Pologne, la Turquie et l’Inde en tête des achats d’or
L’appétit pour l’or ne faiblit pas, et certains pays en ont fait une priorité absolue. La Pologne se distingue avec une hausse spectaculaire de ses réserves, ajoutant près de 90 tonnes à son stock national. Son objectif est clair : sécuriser 20 % de ses avoirs en or, un signal fort envoyé aux marchés et aux investisseurs. La Turquie suit de près avec près de 75 tonnes acquises en 2024, tandis que l’Inde, grand consommateur historique d’or, a augmenté ses réserves de plus de 72 tonnes.

La Chine, elle aussi, continue d’accumuler de l’or, bien que ses achats aient ralenti par rapport aux années précédentes. Cette accumulation massive par plusieurs puissances n’a rien d’anodin : elle reflète une volonté de diversifier leurs réserves stratégiques, loin du dollar américain et des devises volatiles. Les tensions internationales, notamment les sanctions économiques imposées à certains pays, ont renforcé cette dynamique de protection via l’or.
La France, grande absente de cette ruée vers l’or
Dans ce grand mouvement de consolidation des réserves d’or, la France brille par son absence. Officiellement, le pays détient plus de 2 400 tonnes d’or, un stock conséquent en comparaison avec d’autres nations européennes. Pourtant, aucune acquisition significative n’a été enregistrée en 2024. Contrairement à la Pologne, qui accumule du métal jaune pour asseoir sa crédibilité économique, le gouvernement français préfère miser sur les taxes et taper dans le portefeuille de ceux qui créent de la valeur, au détriment d’une stratégie de sécurisation patrimoniale.
Ce choix interroge alors que l’économie française traverse des turbulences majeures. Entre inflation persistante, dette publique abyssale et croissance atone, la gestion des réserves nationales pose question. D’autant plus que l’or reste une valeur refuge en période d’incertitude. Certains experts estiment que la France n’a plus d’argent pour se sécuriser et que la priorité est ailleurs : sauver les finances publiques plutôt que de renforcer les stocks d’or.
Pourquoi les banques centrales achètent-elles autant d’or ?
L’or n’est pas qu’un simple actif financier, c’est un bouclier contre l’instabilité. En 2024, les achats massifs des banques centrales traduisent une défiance croissante envers le système monétaire international et la domination du dollar. Pour des pays comme la Chine ou la Turquie, posséder plus d’or, c’est réduire leur dépendance aux devises étrangères et protéger leur souveraineté économique.
Cette tendance marque un tournant dans les stratégies financières des États. Alors que l’Europe et les États-Unis continuent de s’appuyer sur des instruments monétaires traditionnels, les nations émergentes, elles, prennent des mesures plus radicales en convertissant leurs devises en or physique. Et les chiffres parlent d’eux-mêmes : alors que certains pays accumulent discrètement des tonnes d’or, d’autres, comme la France, se reposent sur un stock ancien sans chercher à le renforcer.
L’or a toujours été une arme économique et politique. En 2024, il devient un symbole de puissance et de prévoyance. Face à cette dynamique, une question demeure : la France peut-elle encore ignorer cette tendance alors que d’autres nations consolident leur avenir avec des lingots d’or ?
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