La colère monte. Alors que la taxe foncière continue de flamber, certains retraités pourraient bénéficier d’une exonération totale en 2025. Une injustice pour de nombreux propriétaires qui, eux, voient leur imposition exploser sans alternative pour y échapper. « C’est toujours les mêmes qui sont avantagés ! », s’indigne Michel, 58 ans, propriétaire d’un appartement en centre-ville, qui ne comprend pas pourquoi certains seniors échappent à cet impôt local pendant que d’autres croulent sous les charges.
Une hausse généralisée, des exonérations ciblées
Avec une augmentation minimale de 3,9 % en 2024, la taxe foncière s’alourdit encore, plombant un peu plus le budget des propriétaires. Ce bond, largement lié à l’inflation et à la suppression progressive de la taxe d’habitation, touche de plein fouet ceux qui possèdent un bien immobilier. Pourtant, certains contribuables continueront d’y échapper, sous conditions de ressources ou d’âge.
Les retraités de plus de 75 ans, sous un certain seuil de revenus, ainsi que les bénéficiaires de certaines allocations sociales, peuvent prétendre à une exonération totale de cette charge. Une disposition qui, si elle soulage les foyers modestes, exacerbe le ressentiment chez ceux qui n’y ont pas droit mais qui subissent malgré tout une pression fiscale de plus en plus forte.
Une fracture qui s’accentue entre propriétaires
L’inégalité perçue autour de cette imposition creuse un fossé entre ceux qui doivent payer et ceux qui en sont dispensés. Pour les ménages qui ne bénéficient d’aucune aide, chaque nouvelle augmentation est vécue comme une sanction. « J’ai travaillé toute ma vie, j’ai économisé pour acheter une propriété et maintenant, on m’assomme de taxes pendant que d’autres passent entre les gouttes », s’agace Michel.
Cette situation relance le débat sur la justice fiscale et la prise en compte du niveau de vie dans l’attribution des avantages fiscaux. Certains économistes estiment que l’exonération pour les retraités ne tient pas assez compte des écarts de patrimoine. En effet, un senior propriétaire d’un bien de grande valeur peut être exonéré, tandis qu’un actif avec des revenus équivalents, mais encore endetté pour son logement, doit s’acquitter de la totalité de la taxe foncière.
Vers un réajustement en 2025 ?
Alors que le projet de loi de finances pour 2025 est en discussion, certaines voix s’élèvent pour réclamer un ajustement du dispositif d’exonération. L’idée d’introduire un critère de patrimoine, en plus des revenus, est évoquée pour éviter que de riches propriétaires retraités bénéficient d’un avantage injustifié. D’autres propositions visent à alléger la taxe foncière pour tous les contribuables, sans distinction d’âge, afin de ne pas creuser davantage le sentiment d’injustice.
Pour l’instant, rien n’est acté. Mais une chose est sûre : la grogne ne faiblit pas. Face à une fiscalité locale de plus en plus lourde, les propriétaires s’attendent à voir leurs charges encore augmenter. Et pour ceux qui ne bénéficieront d’aucun allègement, le sentiment d’être laissés pour compte ne fera que s’intensifier.
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