La France viserait trop haut dans sa transition énergétique. Alors que le pays accélère sur le nucléaire et les énergies renouvelables, un avis officiel alerte sur un risque… de surproduction électrique. Un comble dans un monde qui lutte contre le réchauffement climatique. Faut-il vraiment freiner alors que l’urgence écologique impose d’agir vite ?
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Une stratégie énergétique jugée trop ambitieuse
D’ici 2035, la France prévoit de produire 692 TWh d’électricité, un niveau bien supérieur à la demande actuelle. Cette stratégie volontariste repose sur une montée en puissance du nucléaire et du solaire, avec pour ambition de sécuriser l’approvisionnement tout en réduisant les émissions de CO₂.
Mais selon Vincent Berger, Haut-commissaire à l’énergie atomique, cette trajectoire pose problème. Dans un avis destiné à Matignon, il met en garde contre une surcapacité qui pourrait peser sur les finances publiques et les consommateurs. « Si les possibilités d’exportation ne sont pas au rendez-vous, cela pourrait être très pénalisant », avertit-il. En clair, produire trop d’électricité verte pourrait nuire aux investissements et à la rentabilité du système énergétique.
Une consommation qui peine à suivre
Le principal point d’achoppement reste la demande d’électricité. Malgré une légère reprise en 2024, elle demeure 12,7 % en dessous de son niveau d’avant la pandémie. Un marché atone qui interroge sur la pertinence d’une production massive, surtout si les infrastructures d’exportation ne suivent pas.
Pour certains experts, cet excès d’offre pourrait entraîner des prix négatifs sur le marché de gros et décourager les investissements dans l’énergie renouvelable. Vincent Berger préconise d’ailleurs de ralentir la croissance du photovoltaïque pour éviter un déséquilibre structurel. Une proposition qui divise, car le solaire est aujourd’hui l’un des piliers de la transition énergétique.
« On marche sur la tête ! » : l’absurdité d’une critique
Dans ce contexte, de nombreux Français peinent à comprendre la logique de cette alerte. Un propriétaire, récemment équipé de panneaux solaires, s’indigne : « On marche sur la tête ! Bientôt on va nous critiquer car on fait de l’autoconsommation. À croire qu’il vaut mieux rester dépendant aux énergies fossiles plutôt que de produire trop d’électricité verte. »
Ce paradoxe illustre une incohérence grandissante dans la gestion de l’énergie solaire et du mix électrique. Faut-il vraiment s’inquiéter d’une surcapacité quand le défi majeur reste la décarbonation de l’économie ? D’autant que l’Europe elle-même peine à tenir son objectif de réduction des émissions de 55 % d’ici 2030.
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Au lieu de freiner, la France devrait plutôt repenser ses usages et renforcer ses capacités de stockage et d’exportation. Car réduire l’offre maintenant reviendrait à compromettre la souveraineté énergétique du pays… au moment où elle est plus essentielle que jamais.
Sources :
- https://www.bfmtv.com/economie/un-objectif-trop-ambitieux-la-france-critiquee-car-elle-produirait-trop-d-electricite-decarbonee_AD-202503040192.html
- https://www.novethic.fr/environnement/transition-energetique/production-a-la-hausse-consommation-a-la-baisse-quand-les-prix-de-lelectricite-passent-sous-la-barre-du-zero
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