L’hiver s’installe, et avec lui, la quête d’un confort thermique optimal. Les factures d’énergie explosent, et les passoires thermiques sont dans le viseur des nouvelles réglementations. Alors, quand une solution semble promettre une isolation sans gros travaux, elle attire forcément l’attention. C’est le cas de la peinture thermo-isolante, vantée par certains comme une révolution capable d’améliorer l’efficacité énergétique des logements. Mais est-ce vraiment le cas ?
Une technologie séduisante, mais aux limites bien réelles
L’idée paraît simple : une peinture enrichie en particules céramiques, appliquée comme une couche classique, qui limiterait les pertes de chaleur. Inspirée de technologies spatiales, elle est présentée comme une solution rapide pour réduire la consommation énergétique. Sur le papier, l’argumentaire est séduisant. Mais en réalité, cette peinture ne répond pas aux exigences des matériaux considérés comme isolants dans un cadre normé.
Un isolant doit posséder une résistance thermique mesurable, un critère déterminant dans le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE). Or, une fine couche de peinture ne peut pas rivaliser avec des solutions éprouvées comme la laine de roche ou le polystyrène expansé. Appliquée sur un mur froid, elle ne modifiera pas la structure même du bâtiment et n’empêchera pas les déperditions thermiques.
Peut-elle jouer un rôle dans la rénovation énergétique ?
Si cette peinture ne permet pas d’améliorer directement un DPE, elle n’est pas pour autant totalement dénuée d’intérêt. Son effet réfléchissant peut limiter légèrement l’absorption de chaleur en été, notamment sur les façades très exposées au soleil. À l’intérieur, elle peut contribuer à un meilleur ressenti thermique en réduisant la sensation de paroi froide. Mais ces effets restent marginaux et ne sauraient remplacer une isolation thermique performante.
Dans un projet de rénovation énergétique, ce type de produit peut être envisagé comme un complément, et non comme une solution principale. En aucun cas, il ne peut justifier une dispense de travaux d’isolation conventionnels, ni prétendre à un impact mesurable sur la consommation d’énergie d’un logement.
Un espoir déçu pour améliorer son DPE
Certains propriétaires espèrent encore que cette peinture puisse leur permettre de gagner une lettre sur leur DPE. Malheureusement, ce n’est pas aussi simple. Les diagnostiqueurs se basent sur des critères stricts et mesurables pour attribuer une note énergétique, et la peinture thermo-isolante ne figure pas dans les éléments pris en compte.
Alors, pourquoi un tel engouement ? Parce que l’idée d’une solution facile séduit toujours. Pourtant, face aux exigences croissantes en matière d’efficacité énergétique, seule une isolation thermique adaptée permettra un réel gain de performance. Comme l’explique un spécialiste du secteur : « Ce n’est pas miraculeux ! Une simple couche de peinture ne suffira jamais à améliorer la note du DPE. En revanche, c’est une solution complémentaire qui apporte une certaine efficacité, même limitée »
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