Retraites : La CPME veut imposer la semaine de 36 heures sans la payer, « On marche sur la tête »

Une heure de plus, mais sans rémunération immédiate. Voilà la solution avancée par la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) pour « sauver » le régime de retraite en France. Derrière cette proposition, une logique implacable pour les patrons, mais insupportable pour les travailleurs, déjà étranglés par l’inflation.

Une 36e heure de travail… différée et non payée

Amir Reza-Tofighi, président de la CPME, défend une idée simple : allonger le temps de travail hebdomadaire à 36 heures, sans rémunération immédiate, pour financer un complément de retraite par capitalisation. L’argument ? Assurer aux futurs retraités des pensions plus dignes.

« Cette 36e heure, c’est quoi ? C’est sauver notre régime de retraite », a-t-il déclaré. Selon lui, le pays ne peut pas décréter des hausses de salaires ou de pensions par simple volonté politique. Il faudrait, au contraire, travailler plus pour garantir la pérennité du système.

Un raisonnement qui fait bondir les syndicats, notamment la CGT, fermement opposée à toute forme de capitalisation. « C’est jouer à la roulette russe avec nos retraites », a dénoncé Sophie Binet, mettant en garde contre une logique qui profiterait surtout aux assureurs et aux banques.

https://x.com/BFMTV/status/1899369336885670215

Une mesure qui scandalise les travailleurs

Face à cette proposition, l’incompréhension et la colère montent. Pour beaucoup, demander aux salariés de fournir une heure de travail gratuite chaque semaine relève d’un mépris absolu. « On marche sur la tête », s’indigne un travailleur, ulcéré par une mesure qu’il juge irrespectueuse envers ceux qui produisent la richesse du pays.

L’argument du « travailler plus » passe d’autant plus mal que le problème du financement des retraites ne vient pas uniquement du temps de travail, mais aussi des choix budgétaires de l’État. Réduire les dépenses de fonctionnement aurait un impact immédiat et bien plus équitable que de faire peser le poids de la réforme sur les seuls salariés.

Un débat explosif en plein conclave sur les retraites

Cette annonce intervient alors que les partenaires sociaux sont en pleine négociation sur l’avenir du système de retraite. Le Premier ministre a convoqué un conclave de trois mois pour explorer des solutions viables, mais la CPME met déjà la pression avec cette proposition.

Les syndicats, eux, campent sur leurs positions : il est hors de question de sacrifier encore le niveau de vie des travailleurs sous prétexte de sauver un système dont les failles sont avant tout structurelles. À l’heure où l’inflation grignote chaque mois un peu plus le pouvoir d’achat, demander aux salariés de travailler plus sans contrepartie immédiate apparaît comme une provocation.

Les prochains mois s’annoncent tendus. Cette 36e heure sera-t-elle un levier pour garantir l’avenir des retraites ou un point de rupture entre le patronat et les travailleurs ?

En tant que jeune média indépendant, CESdeFrance a besoin de votre aide. Soutenez-nous en nous suivant et en nous ajoutant à vos favoris sur Google News. Merci !

Suivez-nous sur Google News

Laisser un commentaire