Amiens interdit la mendicité dès le 1er Mai : une décision qui divise fortement

Dès le 1er mai, la mendicité sera interdite dans plusieurs rues d'Amiens. Cette mesure, qui vise à réguler l'utilisation de l'espace public et à maintenir l'ordre, soulève une vague de contestations parmi les associations et certains citoyens. Que cache cette décision ? Décryptage d'une mesure qui divise.

Une décision municipale pour sécuriser le centre-ville

Brigitte Fouré, maire d'Amiens, a récemment signé un arrêté visant à proscrire la mendicité dans une trentaine de rues de l'hyper-centre. L'objectif déclaré est de réduire les nuisances et d'assurer la tranquillité dans les zones commerciales. Cette initiative intervient après de nombreuses plaintes de commerçants qui se disaient confrontés à des problèmes de sécurité et à une baisse de la fréquentation. L'arrêté stipule que toute personne pratiquant la mendicité entre 8 h et 20 h risque une amende.

Cet arrêté municipal s'appuie sur une série d'incidents rapportés par les forces de l'ordre, indiquant que la présence continue de mendiants pourrait contribuer à des troubles à l'ordre public. La maire insiste sur le fait que cette mesure est essentielle pour garantir une circulation fluide et la sécurité des citoyens qui fréquentent ces zones.

Réactions et résistances face à l'interdiction

La décision de la mairie ne fait cependant pas l'unanimité. Dès l'annonce de cet arrêté, plusieurs collectifs et associations de défense des droits humains ont exprimé leur désaccord. Parmi eux, la Ligue des droits de l'Homme envisage de porter l'affaire en justice, arguant que les vrais problèmes de sécurité en ville ne sont pas liés à la mendicité. Ils critiquent une approche qui viserait à “nettoyer” le centre-ville pour des raisons esthétiques, surtout à l'approche de grands événements comme les Jeux Olympiques.

Sibylle Luperce, de la Coordination des intermittents et précaires de Picardie et du “Réseau Éducation Sans Frontières”, a déclaré ne pas comprendre cette mesure, la jugeant comme une tentative de “masquer la réalité”. Selon elle, la priorité devrait être de combattre la pauvreté plutôt que de chasser les pauvres du centre-ville. L'association Maraudes Citoyennes Amiénoises est allée plus loin, accusant la mairie de créer une “fracture entre le discours politisé et la réalité de la rue”, réduisant les personnes à leur seule présence incommodante pour les commerçants.

Ces réactions mettent en lumière un conflit profond entre la volonté de réguler l'utilisation de l'espace public et la nécessité de traiter avec humanité ceux qui se retrouvent en grande précarité. La question demeure : quelle place Amiens souhaite-t-elle réellement offrir à ses citoyens les plus vulnérables ? La controverse autour de cette interdiction est loin d'être résolue et les prochaines semaines seront cruciales pour déterminer l'avenir des rues amiénoises.

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Charlie Antona

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