Le Web3 et le monde des jeux à objets numériques monétisables (Jonum) sont au centre de l'actualité. Le gouvernement français cherche à réglementer ces nouvelles formes de jeux d'argent, au grand dam des acteurs traditionnels du secteur. Plongée dans un sujet brûlant qui pourrait bien changer la donne pour les parieurs sportifs et les fans de Sorare.
Le bras de fer entre tradition et numérique
Le monde des jeux d'argent est en ébullition. Au cœur du débat, le projet de réglementation du gouvernement sur les Jonum, qui cible directement des plateformes comme Sorare. Ce texte, intégré au projet de loi sur la régulation et la sécurisation de l'espace numérique (SREN), ne fait pas l'unanimité.
Les casinos traditionnels, acteurs historiques de l'industrie des jeux, expriment leurs préoccupations. Leur grief principal ? Ils semblent avoir été omis dans les discussions préalables à l'élaboration du texte. Ces institutions, qui jusqu'à présent n'ont pas le droit de proposer leurs offres en version numérique, voient d'un mauvais œil l'arrivée de ces nouveaux venus du digital. L'association française des jeux en ligne (Afjel) estime que le marché des jeux en ligne illégaux vaut déjà 1,6 milliard d'euros, surpassant les paris sportifs qui s'établissent à 1,4 milliard.
Des élus à l'affût
Les casinos ne sont pas les seuls à tirer la sonnette d'alarme. Les élus locaux, gardiens des intérêts de leurs territoires, sont également montés au créneau. Pour eux, les jeux d'argent, en particulier les casinos, représentent une manne financière indispensable. Avec près de 400 millions d'euros de recettes pour les collectivités locales et 1,5 milliard pour l'État, on comprend leur inquiétude face à une réglementation qui pourrait bouleverser cet équilibre. Philippe Sueur, maire d'Enghien-les-Bains et président de l'Anett, rappelle l'importance vitale des casinos dans le financement des investissements touristiques locaux.
Ces élus, conscients des enjeux, ont d'ailleurs adressé un courrier à Emmanuel Macron pour exprimer leurs préoccupations et demander une révision du texte.
Protection des mineurs et fiscalité : des points encore en suspens
Le gouvernement a bien compris les enjeux et semble avoir revu certains points de sa proposition, notamment en ce qui concerne la protection des mineurs et la lutte contre le blanchiment d'argent. Des mesures ont été prises pour renforcer l'identité des joueurs et accroître les pouvoirs de l'Autorité nationale des Jeux (ANJ).
L'avenir fiscal des Jonum reste cependant une grande zone d'ombre.
En effet, le secteur, qui contribue fortement aux caisses de l'État, redoute que la fiscalité des Jonum soit limitée à la simple TVA. Cette perspective pourrait compromettre les recettes fiscales actuelles.
La cryptomonnaie : au cœur du débat
L'autre grande question qui alimente les débats est celle des gains en cryptomonnaies. Leur intégration dans le projet de loi est loin de faire l'unanimité. Certains spécialistes s'alarment du fait que ces jeux ne seraient pas classés comme jeux d'argent si les gains sont en cryptomonnaies. D'autres estiment que le véritable enjeu est de trouver le juste milieu entre favoriser l'innovation et assurer la protection des joueurs.
« Le challenge est de parvenir à un équilibre entre innovation et protection des utilisateurs. »
Le futur du jeu en ligne en France
La régulation du Web3 et des Jonum comme Sorare est une réalité à laquelle tous les acteurs vont devoir s'adapter. Alors que les casinos traditionnels se sentent lésés, les plateformes numériques voient en cette réglementation une opportunité de légitimer leur offre. Reste à savoir si le gouvernement saura trouver le juste équilibre pour satisfaire toutes les parties prenantes.
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