Face à l’urgence climatique et la transition énergétique, la fabrication des panneaux solaires en France se heurte à d’importants défis de compétitivité. Cet article explore les enjeux économiques, technologiques et environnementaux rencontrés par l’industrie française, et propose des perspectives pour rendre la production plus viable et concurrentielle sur le marché global. Découvrez comment la France peut tirer parti de ses atouts pour se positionner comme un leader dans le secteur des énergies renouvelables.
Le marché européen face à la concurrence
Comme pour beaucoup de technologies, les fabricants européens de panneaux solaires, notamment en France, sont confrontés à une compétition intense. Cette pression provient en grande partie de l’industrie chinoise, qui bénéficie d’importants investissements publics depuis plus d’une décennie. Ces investissements ont permis à la Chine de se constituer une avance considérable, en développant une capacité de production massive et en offrant des panneaux à des prix nettement inférieurs à ceux produits en Europe.
Retard de réaction politique et économique en Europe
La réponse de l’Union Européenne face à cette compétition a vu un certain retard, contrairement à des pays comme les États-Unis ou l’Inde qui ont imposé des mesures protectionnistes dès 2018 et 2022 respectivement. Enfin, au printemps 2024, le Parlement européen a pris des mesures concrètes avec l’adoption du Net Zero Industry Act, une tentative de stimuler la production de technologies propres dans l’UE et de réduire la dépendance aux panneaux solaires chinois.
L’évolution de la stratégie française
En France, malgré la fermeture de certaines entreprises comme Systovi, le gouvernement a opté pour une nouvelle stratégie. Il s’engage désormais à favoriser la création de grandes infrastructures, comme les giga-usines à Fos-sur-Mer et à Hambach. Ces usines sont prévues pour commencer la production à grande échelle dès 2025, avec une capacité prévue de plusieurs gigawatts de panneaux solaires par an.
Relocalisation et intégration des processus de production
Il est aussi envisagé de recentrer les étapes de production en Europe. Plutôt que de se limiter à l’assemblage de composants importés, l’objectif est d’intégrer davantage d’étapes de la transformation du silicium en cellules photovoltaïques. Historiquement, l’Europe a été un acteur clé dans la fourniture de polysilicium et de machines pour la fabrication des panneaux solaires, y compris pour des entreprises chinoises.
Plus qu’une question de coûts
En abordant la filière photovoltaïque, il est essentiel de reconnaître que la valeur ajoutée ne se limite pas aux panneaux eux-mêmes. Les études montrent que la majeure partie des coûts liés aux installations solaires réside dans la main-d’œuvre, principalement assumée par le secteur du bâtiment européen. Ainsi, la capacité à fournir une valeur ajoutée locale reste élevée, ce qui offre une perspective optimiste pour l’emploi et la compétitivité industrielle dans ce secteur.
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