Contrat défense : La Grèce souhaite acheter 10 avions Rafale, un tournant décisif pour sa défense aérienne

L’appétit de la Grèce pour renforcer sa force aérienne ne faiblit pas. Athènes se lance dans des discussions cruciales avec Dassault Aviation pour l’acquisition de 10 Rafale F4, un pas stratégique pour moderniser et rationaliser sa flotte.

Des Rafale pour une force aérienne rationalisée

La Grèce envisage de renforcer considérablement son aviation de chasse avec l’acquisition de 10 Rafale F4. Cette démarche s’inscrit dans une volonté de rationaliser sa flotte actuelle. Actuellement, la force aérienne grecque projette de retirer plusieurs modèles vieillissants tels que les F-4 Phantom, Mirage 2000-5, et éventuellement les F-16 Block 30. Cette modernisation viserait à ne conserver que les Rafale et les F-16 modernisés au standard Block 70 « Viper », tout en intégrant au moins 20 F-35A.

Ce renouvellement de la flotte répond à une nécessité opérationnelle essentielle. « L’état-major de la force aérienne hellénique a exprimé le besoin d’acquérir 8 à 10 nouveaux appareils supplémentaires afin de former un autre escadron de chasse. En outre, il a déclaré explicitement et catégoriquement aux dirigeants du ministère de la Défense que c’est une condition fondamentale pour le retrait des Mirage 2000-5 afin de couvrir les besoins opérationnels », rapporte Defence Review.

Les Mirage 2000-5 encore en service pourraient être revendus, l’Inde étant notamment intéressée. Cette opération serait conditionnée par l’obtention des nouveaux Rafale. Selon les informations disponibles, les négociations avec Dassault Aviation sont déjà à un « niveau avancé », et une délégation de l’industriel français devrait bientôt se rendre à Athènes pour un « nouveau cycle » de discussions.

Un partenariat stratégique sous la loupe

L’accord de coopération en matière de défense entre la France et la Grèce, signé en septembre 2021, a-t-il atteint ses objectifs ? Cet accord, qui inclut une clause d’assistance mutuelle en cas « d’agression armée », vise à promouvoir une culture stratégique commune et l’interopérabilité entre les forces des deux pays. Depuis sa ratification, la coopération s’est manifestée à travers plusieurs exercices interalliés en Grèce, comme Iniochos, Notos ou encore Olyco, et par des commandes significatives de matériel militaire.

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Cependant, le bilan de cet accord est mitigé, comme le souligne le magazine grec « Ptisi ». Le média critique la mise en œuvre, en se demandant « combien d’officiers avons-nous envoyé en France pour des formations et acquérir de l’expérience ? Et combien de Français avons-nous accueilli ? Et combien d’exercices bilatéraux majeurs avons-nous organisés ? ». Ce constat soulève des questions sur l’efficacité réelle de ce partenariat, malgré l’engagement ferme de la France à défendre la Grèce si nécessaire.

Perspectives de renforcement capacitaire

En vue de renforcer ses capacités, la Grèce a déjà passé commande pour six Rafale supplémentaires et trois Frégates de défense et d’intervention (FDI) en 2022. Ces acquisitions s’inscrivent dans le cadre de l’accord de coopération et visent à renforcer la capacité d’intervention de la Grèce. Cette démarche s’ajoute aux engagements déjà pris avec un total de 24 Rafale commandés depuis 2020, dont 12 prélevés dans la dotation de l’armée de l’Air & de l’Espace française.

L’intention d’acquérir de nouveaux Rafale F4 montre la volonté d’Athènes de maintenir une force aérienne moderne et efficace. « La France a ouvertement pris l’engagement qu’elle défendra la Grèce par les armes si nécessaire, sans notes de bas de page », rappelle Ptisi, mettant en lumière l’importance stratégique de ce partenariat.

Les enjeux géopolitiques et économiques

Dans un contexte géopolitique en constante évolution, ce renforcement de la défense grecque prend une importance particulière. Les tensions régionales et la nécessité de sécuriser l’espace aérien et maritime grec exigent une flotte moderne et interopérable avec ses partenaires européens, notamment la France. Ce mouvement vers une modernisation de la flotte grecque s’inscrit dans une stratégie plus large visant à renforcer la position de la Grèce au sein de l’OTAN et de l’Union européenne.

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Pour conclure, l’acquisition de ces nouveaux Rafale F4 pourrait être un tournant décisif pour la défense grecque, renforçant non seulement sa capacité opérationnelle mais aussi son partenariat stratégique avec la France. Le futur de ce partenariat dépendra de l’efficacité des discussions en cours et de la capacité des deux pays à aligner leurs intérêts stratégiques pour les années à venir.

En intégrant ces nouveaux appareils, la Grèce s’assure une position de force, prête à répondre aux défis sécuritaires futurs, tout en consolidant ses relations avec ses alliés européens.

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