Suppression de l’abattement fiscal des retraités : qui va vraiment payer plus d’impôts ?

L’abattement fiscal de 10 % sur les pensions de retraite est dans le viseur du gouvernement. Présenté comme un levier pour renflouer les caisses de l’État, sa suppression pourrait bouleverser la fiscalité des retraités. Mais qui serait réellement impacté ? Et combien cela pourrait-il coûter aux foyers concernés ?

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Pourquoi l’abattement fiscal des retraités est menacé ?

Créé en 1978, cet abattement de 10 % permet aux retraités de réduire la part de leurs pensions soumise à l’impôt. Contrairement à la déduction appliquée aux actifs pour frais professionnels, ce dispositif avait été mis en place pour tenir compte du fait que les pensions sont déclarées directement par les caisses de retraite, empêchant ainsi toute fraude.

Mais aujourd’hui, ce coup de pouce fiscal est remis en question. Selon le président du Conseil d’Orientation des Retraites, supprimer cet avantage rapporterait entre 3 et 4 milliards d’euros par an aux finances publiques. Une manne financière non négligeable dans un contexte où l’équilibre du système de retraite est fragilisé.

Certains économistes et représentants du patronat jugent cette niche « injustifiée », car les retraités n’ont plus de frais professionnels. D’autres, en revanche, estiment qu’elle compense la baisse de revenus à la retraite et qu’y toucher reviendrait à pénaliser des millions de seniors.

Qui sera le plus touché par cette suppression ?

Si cette mesure est adoptée, tous les retraités imposables verront leur impôt augmenter, mais l’impact ne sera pas le même pour tous.

  • Les retraités modestes : la majorité d’entre eux ne paient déjà pas d’impôt ou bénéficient d’une faible imposition. Pour eux, la suppression de l’abattement aurait peu d’effet.
  • Les classes moyennes : elles verraient leur impôt augmenter de quelques centaines d’euros par an, selon leur tranche d’imposition.
  • Les retraités aisés : ce sont eux qui subiront la hausse la plus forte. Pour un foyer déclarant 50 000 € de pensions, la perte de l’abattement pourrait représenter plus de 1 000 € d’impôt en plus chaque année.

Les premières estimations indiquent que les 20 % des retraités les plus fortunés pourraient payer entre 700 et 800 € supplémentaires par an. En revanche, certaines voix plaident pour une suppression ciblée, qui épargnerait les petites pensions tout en augmentant la contribution des revenus les plus élevés.

Vers une réforme inévitable de la fiscalité des retraités ?

Rien n’est encore acté, mais le débat est lancé. Avec une population vieillissante et une pression croissante sur les comptes publics, l’État cherche des solutions pour maintenir l’équilibre du système de retraite. La suppression de cet abattement n’est qu’une des options sur la table.

Si elle est adoptée, cette réforme pourrait marquer un tournant dans la manière dont l’impôt est réparti entre actifs et retraités. Le gouvernement devra cependant trancher : privilégier une suppression totale, avec un impact fort pour tous, ou une réforme plus ciblée, qui préserverait les pensions modestes.

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Ce qui est certain, c’est que les retraités imposables doivent s’attendre à voir leur facture fiscale évoluer dans les années à venir, parce que les arbitrages budgétaires ne jouent plus en leur faveur.

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