Revalorisation Agirc-Arrco 2025 : «votre pension complémentaire n’augmentera pas d’un centime»

Zéro centime de plus. C’est ce que toucheront les 13 millions de retraités concernés par l’Agirc-Arrco en ce mois de novembre 2025. Une non-revalorisation qui surprend, indigne, et interroge sur les coulisses d’un système censé amortir les chocs économiques pour les anciens salariés du privé. Décryptage d’un gel budgétaire qui pèse lourd dans les porte-monnaie.

Une revalorisation attendue, mais enterrée le 17 octobre

Tous les regards étaient tournés vers la date du 17 octobre 2025. Ce jour-là, le conseil d’administration de l’Agirc-Arrco devait décider de la hausse annuelle des pensions complémentaires. Avec une inflation annuelle estimée à 1 %, les règles du jeu permettaient une revalorisation allant de 0,2 % à 1 %. De quoi espérer un gain modeste, entre 1 et 6 euros par mois, pour une pension moyenne.

Mais les négociations ont tourné court. L’absence d’accord entre syndicats et patronat a tout simplement gelé le processus. Résultat : aucune hausse, aucun centime de plus versé aux retraités ce 3 novembre.

Le blocage du Medef face aux syndicats

Le cœur du conflit ? Une opposition frontale sur le niveau de revalorisation acceptable. Tandis que FO, la CFDT et la CFTC plaidaient pour une hausse maximale de 1 %, le Medef campait sur 0,2 %, en invoquant la prudence budgétaire dans un contexte de finances publiques dégradées.

La marge de manœuvre, pourtant prévue par l’accord de 2023, aurait permis de trancher à mi-chemin. Mais le patronat, solidaire dans son refus, a préféré geler les pensions plutôt que de céder à une hausse jugée excessive. Une décision qui laisse un goût amer, surtout quand les réserves du régime permettent de couvrir neuf mois de versements sans difficulté.

Une décision aux conséquences réelles pour les retraités

Certains relativisent l’impact d’un gel de 3 à 6 euros par mois. Mais pour un grand nombre de retraités, chaque euro compte. « Ce gel est incompréhensible, surtout quand on voit les prix alimentaires ou les charges d’énergie, confie Louise, 68 ans, ancienne comptable. Même une hausse symbolique aurait été un geste. »

Sur une année, ce gel représente jusqu’à 72 euros de pouvoir d’achat perdu pour les pensions moyennes. Une goutte d’eau pour certains, une fuite invisible mais constante pour d’autres.

Un signal politique dans un contexte incertain

Ce gel intervient alors que plane une incertitude sur la revalorisation des retraites de base, prévue en janvier 2026. Si les pensions versées via la Carsat subissent elles aussi un gel, c’est tout le système de protection des retraités qui vacille.

Dans ce flou, les partenaires sociaux n’ont pas su envoyer un signal fort de stabilité. La suspension de la réforme des retraites par le gouvernement a compliqué les discussions, mais les retraités se retrouvent pris en otage d’un bras de fer qui les dépasse.

Vers une perte de confiance dans le système ?

En coulisse, certains membres du conseil redoutent un effet domino. « Ce type de blocage alimente la défiance, confie un cadre anonyme de l’Agirc-Arrco. On promet des revalorisations automatiques, on finit par n’en accorder aucune. » Les retraités risquent de tourner le dos au système, et d’anticiper des compléments privés ou individuels, comme les PER.

Dans ce contexte, il devient vital de restaurer la lisibilité du régime. Une gouvernance incapable de s’entendre sur une hausse de 0,6 % finit par fragiliser la légitimité même du mécanisme.

Et vous, que pensez-vous de cette non-revalorisation ? Votre pension aurait-elle dû augmenter ? Partagez votre avis, vos calculs ou vos inquiétudes en commentaire. Ce débat vous concerne directement.

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