Vous faites partie des millions de retraités du privé qui guettent chaque automne la nouvelle : la revalorisation des retraites Agirc-Arrco. Cette année encore, l’augmentation sera modeste — autour de +0,6 % au 1er novembre 2025 — mais elle vient confirmer la bonne santé financière du régime et un maintien, au moins partiel, de votre pouvoir d’achat face à une inflation qui s’essouffle.
Une hausse calée sur l’inflation… mais minorée de 0,4 point
Le calcul de la revalorisation annuelle suit une règle stricte : l’évolution des prix à la consommation hors tabac estimée par l’Insee, diminuée de 0,4 point. Pour 2025, avec une inflation prévisionnelle de 1 %, le taux devrait donc s’établir autour de +0,6 %. Ce mécanisme, inscrit dans les accords sociaux du régime jusqu’en 2026, garantit une forme de stabilité, même si certains y voient un manque d’ambition.
Cette retenue de 0,4 point n’est pas un hasard. Elle sert de coussin financier pour préserver la pérennité du système face au vieillissement de la population et à la baisse du nombre de cotisants. En clair : le régime préfère jouer la prudence que promettre une hausse qu’il ne pourrait pas financer durablement.
Le rôle clé des partenaires sociaux et du conseil d’administration
Derrière chaque revalorisation, ce sont les partenaires sociaux – syndicats et organisations patronales – qui tiennent les rênes. Ils définissent ensemble le niveau exact de la hausse, dans une fourchette allant de +0,2 % à +1 %, selon la santé financière du régime Agirc-Arrco.
Le verdict tombera le 17 octobre 2025, lors du Conseil d’administration. C’est lui qui valide le taux définitif avant son application automatique le 1er novembre, visible sur le versement du lundi 3 novembre. Une procédure millimétrée, répétée chaque automne, qui garantit aux retraités une adaptation annuelle, même minime, de leur pension complémentaire.
Des effets concrets mais limités sur votre pension
L’impact sur votre revenu mensuel dépend bien sûr de votre montant de pension complémentaire. Voici ce que cela représente concrètement :
- Une retraite totale de 1 400 € (dont 420 € de complémentaire) gagnerait environ +4,20 € par mois.
- Pour une retraite de 2 300 €, l’augmentation serait de +6,90 €.
- Et pour une pension globale de 4 000 €, la hausse atteindrait +15,36 €.
Des chiffres qui peuvent paraître anecdotiques, mais qui s’additionnent année après année. Et surtout, ils traduisent la volonté de maintenir un lien direct entre le niveau de vie des retraités et la réalité économique du moment.
Une marge d’ajustement au service de l’équilibre financier
Pourquoi cette fameuse marge de ±0,4 point ? Elle permet d’ajuster la hausse en fonction de l’état des comptes du régime. Si les finances sont saines, la revalorisation peut être plus généreuse. Si le contexte économique se dégrade, elle peut au contraire être revue à la baisse.
Selon la CFTC, représentée par Pascale Coton, « les résultats sont meilleurs qu’attendus pour l’Agirc-Arrco », ce qui pourrait laisser espérer un geste supplémentaire. Autrement dit, une hausse supérieure à 0,6 % n’est pas totalement exclue, même si la prudence reste le mot d’ordre.
Pas de 13e mois ni de prime cachée
Attention aux fausses rumeurs. L’Agirc-Arrco a dû récemment rappeler qu’aucune « prime d’été » ni 13e mois n’existent dans le régime complémentaire. Les versements suivent un calendrier fixe, chaque premier jour ouvré du mois, sans retard ni bonus caché. Tout message prétendant le contraire relève de la désinformation ou de la fraude.
Cette mise au point était nécessaire après la circulation d’articles trompeurs sur les réseaux sociaux, promettant des versements exceptionnels à des centaines de milliers de retraités. L’organisme insiste : la seule augmentation prévue reste celle du 1er novembre, décidée collectivement et appliquée à tous.
Ce qu’il faut surveiller d’ici la mi-octobre
D’ici au 17 octobre, les discussions se poursuivent entre les organisations syndicales et patronales. Les retraités devront suivre les annonces officielles pour connaître le taux exact. Si les finances du régime continuent de se redresser, la hausse pourrait s’approcher de +1 %, offrant un petit bol d’air supplémentaire aux bénéficiaires.
Quoi qu’il en soit, cette revalorisation s’inscrit dans une logique d’équilibre entre promesse sociale et responsabilité budgétaire. Une mécanique prudente, certes, mais essentielle pour garantir la solidité du régime Agirc-Arrco sur le long terme.
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