PĂ©ages des autoroutes : les automobilistes ne vont pas du tout aimer cette nouvelle taxe

Le gouvernement vient de dĂ©voiler une nouvelle taxe sur les infrastructures de transport de longue distance, s’appliquant notamment aux autoroutes. Cette mesure, intĂ©grĂ©e dans le Budget 2024, a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© validĂ©e par le Conseil constitutionnel. Elle reprĂ©sente un coĂ»t non nĂ©gligeable pour les sociĂ©tĂ©s d’autoroutes, notamment Vinci, qui s’Ă©lèverait Ă  près de 300 millions d’euros. Face Ă  cette situation, Xavier Huillard, PDG de Vinci, annonce une rĂ©action vigoureuse de son groupe.

Une taxe inattendue et controversée

Vinci, leader dans le secteur des concessions et du BTP, ainsi que son concurrent Eiffage, ont Ă©tĂ© pris de court par l’annonce de cette taxe. Selon leurs contrats avec l’État, ces entreprises bĂ©nĂ©ficiaient d’un environnement fiscal stable, condition essentielle pour leurs investissements. L’introduction soudaine de cette taxe a donc provoquĂ© un vĂ©ritable choc. La rĂ©action de Vinci ne s’est pas fait attendre : dès la fin septembre, l’entreprise a promis de recourir Ă  toutes les voies de recours juridiques possibles si cette taxe Ă©tait maintenue dans la loi de finances pour 2024.

Le bras de fer entre Vinci et l’État

Lors d’une rencontre avec la presse, Xavier Huillard a dĂ©clarĂ© que son groupe se prĂ©parait Ă  engager une procĂ©dure devant le tribunal administratif et le Conseil d’État. Cette dĂ©marche vise Ă  contester la taxe qui, selon lui, va Ă  l’encontre de l’esprit des contrats signĂ©s avec l’État. Pour Vinci, cette taxe reprĂ©sente une charge financière significative, estimĂ©e Ă  environ 280 millions d’euros pour la première annĂ©e. Pour compenser ce surcoĂ»t, le groupe a Ă©voquĂ© la possibilitĂ© d’augmenter les tarifs des pĂ©ages, une perspective qui a immĂ©diatement suscitĂ© la rĂ©action du ministre des Transports.

Les contrats entre les sociĂ©tĂ©s d’autoroutes et l’État stipulent une compensation en cas d’introduction de toute taxe spĂ©cifique au secteur. Or, l’État soutient que cette taxe, concernant aussi les aĂ©roports, n’est pas spĂ©cifique aux autoroutes. Un argument rejetĂ© par Vinci et les autres concessionnaires, qui voient dans cette mesure une atteinte directe Ă  leur modèle Ă©conomique.

“Nous allons entrer dans une phase de dĂ©fense”, a insistĂ© Xavier Huillard, signalant ainsi le dĂ©but d’un affrontement juridique et mĂ©diatique entre les sociĂ©tĂ©s d’autoroutes et l’État. Cette situation soulève des questions importantes quant Ă  l’Ă©quilibre entre les besoins de financement de la transition Ă©cologique et le respect des engagements contractuels de l’État vis-Ă -vis des entreprises concessionnaires.

La nouvelle taxe, destinĂ©e Ă  financer la transition Ă©cologique, risque de se transformer en un vĂ©ritable casse-tĂŞte pour les automobilistes, les sociĂ©tĂ©s d’autoroutes et l’État.

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