Face à la flambée des prix du carburant, Emmanuel Macron revoit sa stratégie. Alors que la vente à perte avait été évoquée, le gouvernement opte finalement pour la vente “à prix coûtant”. Une réponse suffisante aux enjeux économiques actuels ?
Prix du carburant à prix coûtant : le changement de cap du gouvernement
Face à l’inflation croissante et aux pressions de l’opposition, Emmanuel Macron a appelé dimanche dernier les distributeurs de carburant à opérer à “prix coûtant”. Un changement radical par rapport à l’idée initiale de vente à perte, qui avait suscité de vives oppositions parmi les acteurs majeurs de la grande distribution.
Pressé par les oppositions d’agir davantage face à l’inflation, Emmanuel Macron a demandé dimanche aux distributeurs de vendre le carburant “à prix coûtant”.
Ce revirement de position a été officialisé lors des journaux de 20H00 de TF1 et France 2. Le président a alors déclaré que la vente à perte, qui devait être incluse dans une proposition de loi ce mercredi, “ne sera pas” finalement à l’ordre du jour. “On la garde comme menace”, a-t-il précisé. En marge de cette déclaration, la Première ministre Elisabeth Borne annoncera, cette semaine, cette volonté de vente à “prix coûtant”.
Des mesures d’accompagnement pour les Français
Emmanuel Macron a également évoqué le retour d’une aide pour les travailleurs dépendants de leur véhicule. Une indemnité carburant pouvant monter jusqu’à “100 euros par voiture et par an” serait envisagée. Toutefois, les critères d’attribution restent à déterminer. Selon le président, elle ne bénéficierait qu’aux travailleurs “ayant besoin de rouler” et se limiterait à la moitié des Français ayant les plus faibles revenus.
Après le gadget de la revente à perte, le gouvernement annonce :
➡️ La vente à prix coûtant (soit 0,5 € par plein)
➡️ Le chèque carburant (soit 8 € par mois)De qui se moque-t-on ? Du FMI à l'Insee, tout le monde démontre que ce sont les marges des entreprises qui font grimper… pic.twitter.com/2PUExUP7dl
— Aurélie Trouvé ⏚ (@TrouveAurelie) September 25, 2023
De plus, il ne manque pas de rappeler son intention de mettre la pression sur les “60 plus gros industriels de l’agroalimentaire”. Son objectif : obtenir “un accord sur la modération des marges”. Il a déploré le fait que certains grands groupes ont fait grimper les prix de certaines de leurs marques et a promis des contrôles.
Sur le front des prix alimentaires, Emmanuel Macron a de nouveau sorti la carte de la pression qu’il entend exercer sur les “60 plus gros industriels de l’agroalimentaire”.
Une politique de carburant en débat
Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, a annoncé une réunion avec les distributeurs de carburant le 12 septembre 2023. Sa demande : un “effort de solidarité” pour encourager les ventes à prix coûtant. Bien que TotalEnergies ait fixé un seuil à 1,99 euros le litre pour 2023, cette mesure demeure insuffisante pour de nombreux ménages.
Les géants de la distribution, tels que TotalEnergies, n’ont pas tardé à exprimer leur désaccord. Patrick Pouyanné, PDG de TotalEnergies, a répondu fermement en refusant catégoriquement la vente à perte, soulignant l’importance de la viabilité économique.
Les limites d’une politique audacieuse : Alors que le gouvernement croyait avoir trouvé une solution à la flambée des prix du carburant, le PDG de TotalEnergies, Patrick Pouyanné, a remis les choses en perspective.
Cette mesure, à peine annoncée, a également rencontré une forte opposition des principaux distributeurs. Leclerc, Carrefour, Intermarché, Système U, Casino, et Auchan ont tous manifesté leur refus de vendre à perte. Les espoirs du gouvernement, notamment exprimés par Olivier Véran, de voir une baisse significative des prix semblent encore loin de se concrétiser.
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