Les épargnants français sont face à un tournant décisif. L’État, par le biais d’une récente loi sur l’industrie verte, s’apprête à influencer de manière significative la manière dont les Français investissent dans leurs assurances-vie et leurs plans d’épargne retraite (PER). Un changement majeur qui soulève des interrogations et des inquiétudes.
Un impact direct sur l’assurance-vie et le PER
L’assurance-vie, placement préféré des Français, et le PER sont sur le point de connaître une transformation majeure. Avec près de 18 millions de détenteurs et un encours total de 1 850 milliards d’euros fin 2021 pour l’assurance-vie, et plus de 4 millions de contrats pour le PER, ces produits d’épargne vont être influencés par un arrêté à venir. Cette réglementation vise à imposer un pourcentage minimal d’investissement dans des types de produits spécifiques, notamment ceux liés à l’industrie verte.
La loi sur l’industrie verte, initialement conçue pour stimuler des secteurs tels que les batteries, les pompes à chaleur ou l’hydrogène décarboné, se retrouve ainsi au cœur de l’épargne des ménages. Selon le journal “Les Echos”, cet arrêté prévoit d’obliger les épargnants à investir jusqu’à 15% de leurs versements dans le private equity, soit le financement d’entreprises non cotées en bourse.
Les risques du Private Equity
Le private equity, bien que potentiellement rentable, est considéré comme une classe d’actifs risquée et peu liquide, ne convenant pas à tous les profils d’investisseurs. La Fédération des associations de défense des épargnants pour la retraite (FAIDER) s’alarme de cette obligation, soulignant le caractère inadapté de tels investissements pour certains épargnants.
Les seuils d’investissement prévus varient en fonction des profils : de 4% pour un profil équilibré à 8% pour un profil dynamique en assurance-vie, et jusqu’à 15% pour certains PER. Ces taux diminuent à mesure que l’échéance de la retraite approche. Toutefois, ces obligations ne concernent que les mandats de gestion, ou gestion pilotée, où la gestion de l’épargne est confiée à des professionnels.
Entre contrainte et opportunité
La loi viserait à enrichir le choix d’investissements des épargnants, selon Bercy, en répondant aux besoins de financement des entreprises françaises. Cependant, le débat est vif sur la rentabilité réelle de ces placements non cotés. La FAIDER appelle les régulateurs à intervenir pour exempter certains profils d’épargnants, mettant en avant les risques de ces investissements.
Cette réforme, tout en visant à soutenir l’économie verte, pose la question fondamentale de la liberté de choix des épargnants. Seront-ils prêts à accepter ces nouvelles contraintes ou chercheront-ils des alternatives pour leurs investissements ?
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