Imaginez : vos parents vous lèguent leur maison, un bien rempli de souvenirs. Mais au moment de la succession, la réalité vous rattrape. Des vidéos alarmantes circulent sur les réseaux sociaux, affirmant qu’il faudra débourser des dizaines de milliers d’euros pour la conserver. Certains parlent même de 100 000 euros pour une propriété dépassant les 600 000 euros. Alors, info ou intox ?
Non, les droits de succession n’augmentent pas en 2025
Contrairement aux affirmations relayées sur TikTok et Facebook, la fiscalité sur l’héritage ne va pas exploser au printemps prochain. Aucune mesure du projet de loi de finances 2025 ne prévoit d’alourdissement des droits de succession. Ces derniers sont encadrés par le Code général des impôts et n’ont pas été modifiés depuis 2014.
Les chiffres avancés dans les publications virales ne sont pas inventés, mais ils ne traduisent aucune évolution récente. En France, lorsqu’un enfant hérite de ses parents, il bénéficie d’un abattement de 100 000 euros. La taxation ne s’applique qu’au-delà de ce seuil, avec un barème progressif. Pour une maison d’une valeur de 600 000 euros, il est vrai que les droits peuvent avoisiner les 98 000 euros, mais ce n’est pas nouveau.
Un impôt impopulaire, mais qui ne concerne pas tout le monde
Si les droits de succession suscitent autant de réactions, c’est parce qu’ils sont perçus comme une menace directe sur le patrimoine familial. Pourtant, selon les chiffres officiels, près des deux tiers des successions en France ne donnent lieu à aucun impôt. Pourquoi ? Parce que la majorité des transmissions restent sous le seuil d’exonération ou concernent des couples mariés, qui en sont dispensés.
En revanche, les héritiers qui doivent effectivement payer peuvent être confrontés à des sommes conséquentes, surtout en cas de bien immobilier de grande valeur. Dans ces cas-là, plusieurs solutions existent : paiement fractionné, différé ou encore prêt bancaire. L’idée selon laquelle il faudrait forcément vendre est donc exagérée.
Une rumeur récurrente qui joue sur la peur
Les fausses informations sur l’héritage ne datent pas d’hier. Régulièrement, des affirmations erronées circulent sur l’augmentation supposée des droits de succession ou sur l’impossibilité de transmettre son patrimoine sans se ruiner.
Si les frais de notaire vont effectivement augmenter dans certains départements à partir d’avril, cela ne concerne que les transactions immobilières, et non les transmissions par héritage. Autrement dit, il est essentiel de faire la différence entre ce qui relève du fantasme et ce qui s’appuie sur des faits concrets.
Les droits de succession ne sont pas sur le point d’exploser, mais cela ne signifie pas que le sujet ne mérite pas d’être débattu. De nombreux Français plaident pour une réforme plus favorable aux héritiers. Mais pour l’instant, aucune annonce gouvernementale ne va dans ce sens. Ceux qui héritent doivent donc composer avec la législation actuelle, sans céder à la panique alimentée par des rumeurs infondées.
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