La quiétude des vignobles bordelais est brisée. Un ennemi silencieux mais ravageur s’est invité, semant la désolation sur près de 90% des vignes. Un fléau inédit, exacerbé par les conditions climatiques défavorables, frappe de plein fouet cette région viticole emblématique. L’heure est à l’inquiétude : jamais le redouté mildiou n’avait frappé aussi fort et aussi largement.
Plus de la moitié des grappes touchées par le #mildiou : “c’est énorme. Du jamais vu : les faciès d’attaque sur le feuillage sont d’un niveau rarement atteint” alerte Laurent Bernos de @chambagri33 pic.twitter.com/rq4QciX17f
— Vitisphere-La Vigne (@lv_vitisphere) July 12, 2023
Le mildiou, ennemi implacable
Face à un ennemi aussi pernicieux, les viticulteurs sont désemparés. Ce champignon microscopique, favorisé par l’humidité, s’est propagé à une échelle jamais vue, menaçant l’intégrité même des récoltes. Les feuillages sont attaqués, les grappes de raisin se dessèchent. Et pour couronner le tout, aucune arme vraiment efficace ne peut être déployée contre sa propagation.
La Chambre d’Agriculture de Gironde a révélé ce constat alarmant : “90% des vignes sont touchées, à plus ou moins grande échelle”. Une situation inédite qui suscite l’émoi et l’inquiétude au sein de la profession. “De mémoire de viticulteur, on n’avait jamais vu cela : le mildiou n’épargne personne et prend des proportions inégalées”, souligne l’institution.
Un climat propice à la propagation
Les conditions climatiques, mêlant fortes chaleurs et épisodes de pluie, ont créé un environnement propice à la prolifération de ce champignon destructeur. Mais le mildiou ne se contente pas du Bordelais. Les vignes de Cahors, de la Provence, de Bergerac et du Gers sont également touchées. La menace, insidieuse, est partout présente, et se propage avec une rapidité terrifiante.
Une profession en souffrance
Derrière les chiffres, ce sont des hommes et des femmes qui sont touchés. Le vice-président du Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux (CIVB), Bernard Farges, souligne le drame humain derrière ce désastre. Les viticulteurs voient leur travail anéanti et la perspective d’une année de récolte perdue les plonge dans un désarroi profond.
Les institutions mobilisées face à la crise
En réaction à la situation, la Mutualité sociale agricole de la Gironde a mis en place une ligne d’urgence pour les viticulteurs sinistrés. Un dispositif d’accompagnement économique et psychologique a été instauré pour faire face à l’ampleur de la catastrophe. De son côté, la Chambre d’Agriculture de la Gironde réfléchit à un processus d’indemnisations exceptionnelles.
📢#MILDIOU La MSA Gironde est à votre écoute et solidaire. Soutien aux exploitants agricoles impactés. 🔴 Ligne d’urgence : 0556014833 / recouvrementamiable.blf@msa33.msa.fr | Aides sociales et psychologiques : accueilsocial.blf@msa33.msa.fr / 0557555460 ➡️https://t.co/19lBpGfMZx pic.twitter.com/UJd0lmo22B
— MSA Gironde (@GirondeMsa) July 12, 2023
Un appel à la reconnaissance de calamité agricole
Les députés girondins Pascal Lavergne, Sophie Mette et Florent Boudié ont appelé le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau à reconnaître l’état de calamité agricole dans le Bordelais. Les dégâts causés par le mildiou n’étant pas pris en compte par les assurances, cette démarche est perçue comme essentielle pour soutenir les viticulteurs touchés par ce fléau.
Cette catastrophe, sans précédent par son ampleur, intervient dans un contexte déjà fragile pour les viticulteurs bordelais. La question se pose aujourd’hui : comment se remettre de cette crise sans précédent, qui risque de laisser des traces durables sur le paysage viticole de la région ?
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