Dans le ballet incessant des fraudes aux prestations sociales, un cas récent vient s’ajouter aux statistiques pour 2023 : un homme originaire de Cambrai, dans le Nord, accusé de s’être offert un joli pactole de la CAF en déguisant sa résidence réelle. Retour sur cette affaire qui éclaire la vigilance sans cesse croissante des institutions face aux abus.
Le subterfuge marocain et l’adresse fantôme
La Voix du Nord a révélé une affaire étonnante de fraude à l’allocation handicapé (AAH). Entre janvier 2019 et juin 2022, un homme de 38 ans, sans avertir de son changement d’adresse vers le Maroc, a continué de recevoir son allocation. Non seulement il n’a pas jugé nécessaire d’informer la Caisse d’allocations familiales (CAF) de son déménagement, mais il a aussi mis en place une ruse : utiliser l’adresse de sa mère. Grâce à une “fausse attestation d’hébergement” rédigée par cette dernière, l’arnaque lui a permis de percevoir la somme rondelette de 28 892 euros en toute illégalité.
Une défense fragile face à un préjudice massif
Interrogé, l’homme a tenté de justifier son acte en assurant qu’il n’avait pas prévu de rester au Maroc indéfiniment. Il argue également de son ignorance, affirmant qu’il “ne savait pas qu’il fallait résider en France pour percevoir l’allocation”. Mais pour la procureure, l’argument ne tient pas la route. Le véritable enjeu réside dans la “durée de cette fraude qui concerne de l’argent venant des prestations sociales”.
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Fraudes à la CAF : un phénomène loin d’être isolé
Ce n’est pas un cas unique. En effet, rien qu’en 2022, la CAF a identifié pas moins de 48 692 fraudes individuelles. Le préjudice total pour l’année dernière s’élève à une coquette somme de 351,4 millions d’euros. Le cas de ce Cambraisien, bien qu’il soit particulier, fait écho à d’autres affaires qui interpellent régulièrement l’opinion. Comme cette histoire où un allocataire du RSA se fait attraper en Porsche Cayenne à une vitesse folle de 178 km/h, tout en étant sous l’effet de la cocaïne. Ou encore ce bénéficiaire du RSA qui prétendait être sans ressources alors qu’il avait repris le travail depuis belle lurette.
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Des conséquences judiciaires immédiates
Face à ces faits, la justice n’a pas tardé à réagir. Le verdict est tombé : dix mois de sursis probatoire sur une période de deux ans pour le principal accusé, assortis d’une privation des droits civiques pendant une année. Sa mère, considérée comme complice dans cette machination, n’est pas épargnée. Elle écope de cinq mois de prison avec sursis. Cerise sur le gâteau, la totalité du préjudice, soit près de 30 000 euros, devra être remboursée à la CAF.
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Conclusion : la vigilance est de mise
Cette affaire, comme beaucoup d’autres, rappelle l’importance de la vigilance des institutions. Malgré les mécanismes de contrôle, certains trouvent toujours le moyen de contourner les règles. Mais tôt ou tard, la justice finit par rattraper les fraudeurs, leur rappelant que l’argent des prestations sociales est destiné à ceux qui en ont vraiment besoin.
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