Si vous pensiez que 2023 avait déjà mis à mal votre pouvoir d'achat, 2024 vous réserve de bien mauvaises surprises. Les assurances, ces douces amies obligatoires, ont décidé de peser encore plus sur votre budget. La suite risque de ne pas vous réjouir, mais vous la devez à votre portefeuille…
Le défi climatique pèse lourd sur les assurances
Dès janvier 2024, une vague de hausses de tarifs d'assurance est attendue, impactant directement le portefeuille des Français. Cette évolution, tant redoutée, est principalement due à la recrudescence des phénomènes climatiques engendrant d'importants dégâts. L'année 2022 a vu les assureurs couvrir pas moins de 10,6 milliards d'euros de dommages imputés à des événements météorologiques d'une violence inédite. France Assureurs, la fédération des professionnels de l'assurance, mentionne ainsi : “des phénomènes climatiques qui entrent dans la catégorie des catastrophes naturelles”. Cette situation est réellement préoccupante : 5,1 milliards d'euros pour les tempêtes de grêle et 2,9 milliards suite à des vagues de sécheresse. L'impact est universel, touchant autant les logements que les véhicules.
Médérick Besarabov, senior manager chez Addactis, éclaire cette situation en anticipant que :
“D'ici 30 ans, le prix de la couverture dédiée aux sinistres sur les contrats d'assurance va doubler par rapport à aujourd'hui”.
Ainsi, plus le dérèglement climatique prend de l'ampleur, plus les assurés doivent se préparer à des augmentations.
L'inflation, autre responsable de la flambée des coûts
L'inflation ne cesse de progresser, impactant à la hausse le tarif des contrats d'assurance. L'un des symptômes de cette inflation est la montée en flèche des prix des matières premières. Conséquence : les coûts de réparation s'envolent. Selon France Assureurs, le coût moyen d'une réparation automobile a progressé de 8,5% en une année. Cette augmentation des prix des pièces détachées se reflète naturellement dans le coût des assurances, car le prix d'une assurance est souvent indexé sur la valeur du bien assuré. Nahdir Baba Arbi, consultant chez Addactis, rappelle que le “prix des véhicules (moto, scooter, camion ou voiture) ne cesse d'augmenter depuis plus de 20 ans”. Cette réalité n'est pas sans conséquence : le cabinet Addactis prévoit une augmentation de 5,5% à 7,5% pour les assurances habitation et de 4% à 5% pour les assurances automobile.
Le gouvernement face à l'inévitable
Moins médiatisés que les prix de l'énergie ou de l'alimentation, les tarifs des assurances restent pourtant essentiels pour les ménages français. Ces dépenses peuvent représenter jusqu'à 2 500 euros annuels pour un ménage propriétaire de son logement et possédant deux véhicules. Bruno Le Maire, ministre de l'économie et des finances, conscient de l'impact de ces augmentations, a déjà appelé à une “modération des tarifs pour les assurances du quotidien”.
Alors que les compagnies d'assurances avaient réussi à contenir la hausse des primes sous l'inflation pour 2022 et 2023, l'avenir reste incertain pour 2024. Franck Le Vallois, directeur général de France Assureurs, confirme que l'engagement “a été tenu” jusqu'à présent. Mais nombreux sont les assureurs qui émettent des doutes quant à leur capacité à maintenir les revalorisations sous la hausse globale des prix en 2024, estimée à +5% par l'Insee.
Adrien Couret, directeur général du groupe Aéma, souligne la complexité de la situation pour certains assureurs :
“Parce que nous sommes un assureur mutualiste, nos taux de marge sont de l'ordre de 1 % à 3 % des fonds propres, donc extrêmement limités”.
Conclusion
Face à cette tempête parfaite, entre dérèglement climatique et inflation, les assurés doivent se préparer à une période économiquement difficile. Les assurances, pilier de notre sécurité financière, vont sans aucun doute connaître une mutation majeure, poussant les ménages à revoir leurs priorités et stratégies d'assurance pour les années à venir.
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