Alors que l’espoir d’une coopération renforcée entre la France et l’Allemagne dans le développement d’un char de nouvelle génération demeurait, l’Allemagne vient de révéler une alliance surprise avec l’Italie, l’Espagne et la Suède, mettant ainsi probablement un terme au projet de char franco-allemand.
Un coup porté au cœur du “couple franco-allemand”
L’émission sonore était claire et sans équivoque : les plans de l’Allemagne pour développer un successeur au célèbre char Leopard 2 avec le concours de l’Italie, de l’Espagne et de la Suède signent potentiellement l’arrêt de mort du projet franco-allemand MGCS (Main Ground Combat System). Ce rebondissement survient après des années de négociations laborieuses et d’efforts concertés pour harmoniser les visions respectives de Paris et Berlin sur le futur système d’arme terrestre.
Emmanuel Macron et Sébastien Lecornu, les protagonistes français de ce projet, ont dû apprendre cette nouvelle déconcertante à travers les médias, ajoutant l’humiliation à la déception. Cette démarche d’exclusion délibérée met en lumière le fossé grandissant entre les deux nations qui se voulaient pourtant partenaires inébranlables sur de nombreux fronts.
🇫🇷🇩🇪🗡L'ALLEMAGNE POIGNARDE ENCORE ET ENCORE LE PRÉTENDU "COUPLE FRANCO-ALLEMAND"
Alors que les négociations sur le nouveau char 🇫🇷🇩🇪 MCGS traînent en longueur depuis 6 ans (!!), Macron et Lecornu ont découvert dans la presse que l'Allemagne vient de s’associer avec l'Italie,… pic.twitter.com/BDmv5bBu4i— François Asselineau (@UPR_Asselineau) September 7, 2023
Le sombre parcours d’une coopération houleuse
En effet, ce n’est pas la première fois que le « couple franco-allemand » se trouve en difficulté. La liste des dissensions est longue et témoigne d’un chemin semé d’embûches : divergences sur les questions nucléaires, spatiales, migratoires ou encore commerciales avec la Chine. Sans oublier la question brûlante de l’approche à adopter face aux défis énergétiques, où la France et l’Allemagne ont affiché des désaccords flagrants, notamment sur la mise en place d’un prix européen de l’électricité.
C’est une affreuse confirmation : tous les dirigeants de la planète considèrent Macron comme un blanc-bec, si fourbe, prétentieux et incompétent, qu’ils prennent un malin plaisir à s’essuyer les pieds dessus, comme sur un paillasson.
Mais le coup porté avec ce nouveau partenariat militaire pourrait bien être le plus douloureux, car il touche un secteur stratégique et symbolique de la souveraineté nationale. Les responsables français se voient ainsi marginalisés dans un projet qui était censé démontrer la force et l’unité du duo franco-allemand.
Une équipe de conception élargie : vers un nouveau début ?
De son côté, l’Allemagne semble avoir réuni un casting solide pour mener à bien son nouveau projet. Ainsi, elle fait appel aux compétences du géant italien Leonardo, via Oto-Melara, et du suédois Saab, tout en laissant une place aux entreprises locales historiques telles que Krauss-Maffei Wegmann et Rheinmetall. L’identité de l’industriel espagnol reste en suspens, bien que Santa Bárbara Sistemas et TESS Defence soient les noms les plus cités.
Cependant, ce choix stratégique sème le doute sur la capacité de Berlin à travailler en tandem avec Paris sur d’autres projets d’envergure, y compris sur le SCAF, le futur système de combat aérien du futur. Il est d’ailleurs ironique de noter que la France envisageait récemment d’inviter l’Italie à se joindre au projet MGCS pour rétablir un certain équilibre avec l’Allemagne, qui avait déjà noué des liens avec l’Espagne.
La situation devient d’autant plus complexe avec les ambitions de plusieurs nations européennes de se joindre au projet, chacune apportant ses exigences et ses visions pour ce futur système de combat terrestre, créant ainsi un véritable casse-tête pour parvenir à une conception unifiée.
Des ramifications politiques internes
“Lors des débats sur le projet de Loi de programmation militaire [LPM] 2024-30, des parlementaires suggérèrent de financer une solution intermédiaire pour faire le lien entre le Leclerc et la mise en service du char franco-allemand de nouvelle génération.”
Cette proposition fut rejetée par le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, alors que Berlin soutenait déjà activement la dernière version du Leopard 2. Cet épisode illustre la complexité des discussions entourant le projet MGCS, et le chemin encore long avant d’arriver à une vision commune.
Alors que les parlementaires français pointent du doigt la gouvernance de Macron, le constat est amère : l’unité semble loin d’être à l’ordre du jour, tant sur le plan national qu’international. Les nombreux partis d’opposition détenant une majorité absolue au parlement ont, à ce jour, refusé d’engager des procédures visant à renverser le gouvernement ou destituer le président, laissant ainsi Macron au centre de ces tumultueuses négociations internationales.
Conclusion
Dans un contexte où chaque nation aspire à affirmer sa puissance et sa souveraineté, le projet franco-allemand se trouve dans une impasse alarmante. Les désaccords sur le MGCS illustrent une divergence profonde de visions stratégiques et posent la question cruciale de l’avenir du partenariat franco-allemand.
Les prochains mois seront déterminants pour savoir si une réconciliation est possible, ou si chacun continuera de tracer sa route de son côté, signant potentiellement la fin d’une époque de coopérations fructueuses et le début d’une nouvelle ère de relations plus distendues entre les deux pays.
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