12 milliards d’euros d’argent public ! C’est la somme colossale versée à l’enseignement privé, une facture que paient chaque année les contribuables français. En cette rentrée déjà teintée de débats sur la laïcité, découvrons les dessous de ce financement qui fait jaser.
La question brûlante de la rentrée : le financement public de l’enseignement privé
En cette rentrée, alors que les débats s’intensifient autour de la laïcité à l’école, une question se fait particulièrement écho : comment l’enseignement privé, accusé par certains d’absence de laïcité, bénéficie-t-il d’un financement aussi conséquent de l’État ? Les débats autour de l’abaya et de son interdiction ont remis en lumière ce sujet déjà sensible. Le député LFI Paul Vannier n’a pas hésité à souligner que « 12 milliards d’euros d’argent public financent l’école privée chaque année ». « Visiblement, ça ne dérange personne », soulignait Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, lors de son intervention sur France 2. Alors, comment se décompose réellement ce financement ?
Les détails derrière les gros titres : le financement de l’enseignement privé décortiqué
Les écoles privées sous contrat : principales bénéficiaires des subventions publiques
Effectivement, les écoles privées reçoivent de l’argent de l’Etat, mais il est impératif de noter que ce sont surtout celles sous contrat. Cette nuance est essentielle. Elles doivent en effet respecter certaines obligations, dont la plus notable est « la conformité aux programmes définis par le ministère de l’éducation nationale et l’absence de discrimination dans l’accueil des élèves », comme le rappelle la Cour des comptes. Ce contrat d’association avec l’État débloque donc des subventions.
Le cœur du financement : les chiffres exacts
Pour l’année 2020, les données disponibles indiquent que le ministère de l’Education a versé pas moins de 7.7 milliards d’euros à l’enseignement privé. D’autres ministères ont, eux aussi, contribué à l’effort, en allouant un milliard d’euros à ces établissements. En additionnant ces chiffres, on arrive à une subvention de l’Etat de 8,7 milliards d’euros pour cette année-là, soit une baisse de 700 millions en deux ans. Mais, et c’est là que les choses deviennent plus complexes, d’autres acteurs publics interviennent dans le financement. En effet, les collectivités territoriales ont aussi joué leur rôle, en versant 2,7 milliards, et d’autres administrations publiques ont ajouté 665 millions d’euros à la cagnotte.
Finalement, en combinant toutes ces sources de financement, l’enseignement privé a effectivement bénéficié du versement de 12,2 milliards d’euros d’argent public pour 2020.
Des nuances dans les déclarations : pourquoi certains chiffres divergent-ils ?
Si on se fie au site “Vie Publique”, en 2022, l’enseignement privé sous contrat était financé à hauteur de 8 milliards d’euros. Cette somme semble loin du chiffre avancé par le député Vannier. La raison est simple : l’élu inclut à la fois l’argent de l’État et celui des collectivités territoriales.
Les informations contenues dans l’édition 2022 de “Repères et références statistiques” offrent un éclairage précis sur les financements. Selon cette source, l’Éducation nationale a versé 7,7 milliards d’euros en 2020, tandis que d’autres ministères ont contribué à hauteur d’un milliard d’euros. En incluant les 2,7 milliards des collectivités territoriales et les 665 millions d’autres administrations publiques, on arrive bien à un montant total de 12,2 milliards d’euros. Une affirmation qui corrobore donc les déclarations du député insoumis.
En conclusion, la question du financement de l’enseignement privé reste au cœur des débats. Entre les déclarations politiques et les chiffres réels, la transparence est de mise pour que chaque citoyen puisse se faire sa propre opinion.
Tags : enseignement privé, financement, école, laïcité, Paul Vannier, Sophie Binet, Cour des comptes, Éducation nationale.
