Face à une conjonction d’éléments défavorables, l’immobilier et la construction en Corse pourraient bien être sur le point de plonger dans une crise sans précédent. Les professionnels de la construction tirent la sonnette d’alarme.
Conjoncture trouble pour le BTP Corse
Le secteur de la construction est malmené. Entre la flambée des prix des matières premières et la montée des taux d’emprunt, la situation s’assombrit. Les professionnels du BTP anticipent une baisse drastique de la commande, à hauteur de 45 %, alignée sur la tendance nationale. L’accès de plus en plus complexe aux permis de construire ainsi que l’envolée des prix de l’immobilier complètent ce tableau peu reluisant. La crise pourrait bien s’aggraver, en Corse comme ailleurs.
Les temps sont durs dans le secteur de la construction, hausse du coût des matières premières, hausse des taux d’emprunt proposés par les banques, prix toujours croissant de l’immobilier.
Jean-François Luciani, président de la fédération BTP de Corse-du-Sud, met l’accent sur un point crucial : les surcoûts. Selon lui, “On est sur des surcoûts qui sont près de 30 ou 40%. Vous aurez à financer beaucoup plus ou contracter la surface. Les taux bancaires étant ce qu’ils sont, on va vers de la casse je pense.“
La visibilité sur les nombreux chantiers en cours peut être trompeuse. Comme le souligne Jean-François Luciani, “Les chantiers en cours sont le fruit de permis qui ont été obtenus il y a quelques années. Ce que l’on a vécu jusqu’à présent ne sera certainement pas le cas dans les mois à venir.“
L’avenir semble incertain. Les prévisions pour le dernier trimestre 2023 et pour 2024 sont peu encourageantes. Les entrepreneurs du BTP, qui représentent 15 000 emplois sur l’île, sont inquiets. La Banque de France annonce qu’un prêt immobilier sur deux est actuellement refusé par les banques.
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L’immobilier côtier en Corse : des prix en folie
Les stations balnéaires corses connaissent une explosion des tarifs. Une étude menée par Meilleurs-Agents, décrite comme le “leader de l’estimation immobilière en ligne”, révèle que la Corse, au côté de la région PACA, enregistre la plus forte hausse des prix : +5,3% en un an et +12,8% en deux ans.
Le prix moyen au mètre carré s’élève à 4 794 euros sur les littoraux de l’île. Certaines communes comme Zonza, Lecci ou Pietrosella voient leurs prix grimper à respectivement 7 311 euros, 7 131 euros et 6 896 euros du mètre carré. A contrario, des communes comme Venzolasca, Prunelli-di-Fiumorbu et Aleria affichent des tarifs bien plus bas, avoisinant les 2 900 euros du mètre carré.
Les disparités sont réelles. Si L’Île-Rousse, Calvi et Saint-Florent connaissent d’importantes augmentations, d’autres comme Appietto, Ventiseri ou Conca assistent à une régression des prix.
Au niveau national, la tendance générale est à la hausse pour les côtes, avec une hausse moyenne de 12,8% en 2 ans. En comparaison, Saint-Jean-Cap-Ferrat dans les Alpes Maritimes est la station balnéaire la plus chère de France, avec 16 955 euros du mètre carré.
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L’évolution des prix sur les communes littorales de Corse laisse entrevoir un léger ralentissement depuis janvier 2023, avec une progression de “seulement + 0,5%”. La question demeure : cette baisse sera-t-elle durable ?
Tags : Corse, immobilier, construction, BTP, crise, hausse des prix, Ajaccio, matières premières, taux d’emprunt, permis de construire.
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