Dans un monde où l'inflation alimentaire grignote sans cesse le pouvoir d'achat des ménages, une déclaration du PDG de Kellogg's, Gary Pilnick, a jeté un pavé dans la mare. Invité sur le plateau de CNBC, il a proposé une solution pour le moins inattendue pour réduire les dépenses alimentaires : manger des céréales au dîner. Une suggestion qui, loin de passer inaperçue, a suscité un tollé général, notamment sur les réseaux sociaux, où les critiques n'ont pas tardé à fuser.
Une idée controversée face à la hausse des prix
Gary Pilnick, à la tête de l'empire Kellogg's, connu pour ses marques emblématiques telles que Frosties, Froot Loops, ou encore Corn Flakes, a défendu l'idée que les céréales, en raison de leur coût relativement bas, pourraient constituer une alternative économique pour le repas du soir. “La catégorie des céréales a toujours été assez abordable et est une excellente option”, a-t-il affirmé, soulignant qu'un bol de lait avec des céréales reviendrait à “moins d'un dollar”. Cette remarque intervient dans un contexte où le prix des céréales a grimpé de 28 % depuis 2020, une inflation notable qui n'épargne aucun secteur de l'alimentation.
Le tollé sur les réseaux sociaux
La réaction ne s'est pas faite attendre sur les plateformes comme Twitter ou X, où les internautes ont vivement critiqué la suggestion du PDG. Un utilisateur a ironiquement questionné : “Pensez-vous qu'il donne des céréales à ses enfants pour le dîner?”, faisant référence au salaire annuel de 4 millions de dollars de Pilnick. D'autres ont pointé du doigt l'augmentation des prix de 12 % lors du dernier exercice financier de Kellogg's, remettant en question l'accessibilité économique des céréales. Ces critiques mettent en lumière une fracture évidente entre la perception des dirigeants d'entreprise et la réalité économique des consommateurs.
Face à une inflation galopante, la proposition de consommer des céréales au dîner, loin d'être accueillie comme une solution viable, a été perçue comme une déconnexion flagrante de la part de Gary Pilnick vis-à-vis des difficultés quotidiennes des familles.
Il faut manger des céréales au dîner pour faire face à l'inflation, suggère le PDG de Kellogg's
➡️Une catastrophe nutritionnelle, on mange déjà trop de glucides (=sucre), au petit déj et au déj, ça suffit ! Passez au #cétogène.https://t.co/PA8rvQp2CJ— Philippe Herlin (@philippeherlin) February 28, 2024
Les enjeux nutritionnels et économiques
Au-delà de la controverse, cette recommandation soulève des questions nutritionnelles importantes. Les céréales, souvent critiquées pour leur teneur élevée en sucre, ne représentent pas nécessairement le repas équilibré que de nombreuses familles s'efforcent d'offrir à leurs enfants. “Ces produits ultratransformés sont ‘globalement très sucrés'”, rappelle une étude de l'association de consommateurs CLCV. Pourtant, l'argument de Kellogg's repose sur une logique économique simple : un bol de céréales coûterait moins qu'un repas traditionnel. Mais cette logique ignore les alternatives plus saines et tout aussi économiques, telles que les pâtes, qui pourraient offrir une satiété plus durable sans compromettre la qualité nutritionnelle.
La stratégie de Kellogg's, qui consiste à promouvoir les céréales comme option de dîner, n'est pas nouvelle. Depuis 2020, l'entreprise a lancé une campagne visant à normaliser la consommation de céréales en soirée, une tendance que Gary Pilnick espère voir se poursuivre. Toutefois, la réaction du public à cette stratégie souligne un écart perceptible entre les initiatives marketing et les besoins réels des consommateurs, particulièrement dans un contexte économique tendu.
L'idée de manger des céréales au dîner, bien qu'économique selon le PDG de Kellogg's, soulève des préoccupations légitimes quant à la nutrition, le coût réel de la vie et la sensibilité aux difficultés quotidiennes des familles. Ce débat illustre la complexité des choix alimentaires dans un monde où l'économie et la santé doivent souvent être soigneusement équilibrées.
