Le Secours catholique critique vivement la réforme de l’assurance-chômage : une série de mesures jugées hostiles

Le Secours catholique s’élève contre la réforme de l’assurance-chômage, dénonçant des mesures jugées hostiles.

Un contexte économique difficile

Depuis 2022, la situation financière des ménages français ne cesse de se dégrader. L’inflation galopante rend les achats quotidiens toujours plus coûteux, tandis que les factures d’énergie explosent. Les revalorisations du SMIC n’ont pas suffi à compenser la stagnation des salaires. Ces problèmes se font ressentir en particulier au sein des foyers les plus modestes, poussant de nombreuses personnes vers des associations d’aide comme le Secours Catholique.

Dans ce climat tendu, la réforme de l’assurance-chômage, soutenue par Gabriel Attal, s’annonce particulièrement stricte. Cette réforme impose de nouvelles conditions pour bénéficier des allocations, forçant désormais les demandeurs d’emploi à avoir travaillé neuf mois au cours des 24 derniers mois, contre six mois auparavant.

Une structure engagée en première ligne

Le Secours Catholique intervient au quotidien auprès des plus démunis : sans-abris, familles en difficulté, personnes âgées et même prisonniers. L’association, présente sur tout le territoire français, offre des services variés tels que l’accueil, la distribution alimentaire, l’aide à la mobilité et l’accompagnement administratif. Malgré leur engagement sans faille, les bénévoles de l’association se disent débordés par l’augmentation des demandes d’aide et peinent à répondre à tous les besoins croissants.

Face à la nouvelle réforme, Véronique Devise, présidente nationale du Secours Catholique, a exprimé sa révolte dans une lettre ouverte adressée à Emmanuel Macron. Cette lettre dénonce le durcissement des conditions d’accès aux droits sociaux en pleine crise économique et sociale.

“Un peu partout en France, les 3 000 équipes du Secours Catholique se tiennent, bénévolement, aux côtés des personnes en difficulté, pour leur apporter un peu de chaleur, de réconfort, une aide, un compagnonnage pour qu’elles trouvent la force d’aller de l’avant. Mais de plus en plus, ces équipes témoignent d’un sentiment d’impuissance quand elles sont débordées par la hausse des demandes d’aides, ou quand leurs appels au 115 sont vains. Une forme d’épuisement les gagne quand, sur elles, repose l’accompagnement de personnes ou de familles isolées qui se heurtent à un mur administratif.”

Des promesses non tenues

Lorsque Emmanuel Macron a été élu pour la première fois en 2017, il a promis d’être ni de droite, ni de gauche, et de travailler pour l’ensemble des Français. Sept ans plus tard, le Secours Catholique dénonce un manque d’améliorations pour les plus pauvres et critique les orientations politiques prises par le gouvernement. Les récentes mesures sont perçues comme particulièrement dures envers les plus vulnérables de la société.

“Deux ans après votre réélection, nous tenons à vous alerter sur la gravité de la situation. De parents pauvres de vos orientations politiques, les personnes les plus vulnérables de notre société semblent être devenues une cible. La cible des économies budgétaires. La cible de discours de plus en plus culpabilisateurs. La cible de politiques qui rendent leur quotidien toujours plus difficile.”

L’impact des réformes successives

Le Secours Catholique n’est pas la seule voix critique face aux réformes gouvernementales. Les syndicats et des militants de gauche ont tenté de mobiliser l’opinion publique contre la nouvelle réforme de l’assurance-chômage, mais ces efforts sont souvent entravés par les préjugés sur les sans-emploi. Les réformes récentes visent à affaiblir les droits des chômeurs, introduire de nouvelles conditions pour l’obtention du RSA, et durcir les lois sur l’immigration.

“La réforme de l’assurance chômage voulue par le Premier Ministre, qui affaiblirait à nouveau les droits des chercheurs d’emploi, n’en est que la plus récente manifestation. Auparavant, la loi ‘plein emploi’ a introduit de nouvelles conditions pour l’obtention et le maintien du RSA. La loi immigration va durcir encore les conditions de vie des étrangers. En janvier, le ministre des Finances a annoncé l’abandon de votre promesse d’un chèque alimentaire, qui devait permettre à nos concitoyens de se nourrir dignement. En février, votre gouvernement a choisi d’affaiblir la loi SRU. Alors que les ménages modestes ont tant besoin de logement très social.”

Un appel à l’action

Le Secours Catholique appelle le gouvernement à reconsidérer ses politiques et à mieux prendre en compte les réalités de la précarité en France. L’association souligne que les plus démunis consacrent déjà énormément d’énergie à survivre et à prendre soin de leurs proches, et que les récentes mesures ne font qu’aggraver leur situation.

“Trop, c’est trop. Pour le Secours Catholique, cette succession d’annonces hostiles aux personnes vivant la précarité n’est pas acceptable. Les personnes que nous rencontrons consacrent beaucoup d’énergie et de charge mentale à organiser leur survie et à prendre soin de leurs proches. Elles font preuve d’une incroyable résilience, mais elles nous disent aussi leur fatigue et leur colère devant les discours qui les montrent du doigt, qui les tiennent pour seules coupables de leurs difficultés. Quand ils ne leur font pas porter aussi la responsabilité des problèmes d’éducation, de sécurité ou d’équilibre budgétaire de notre pays.”

Véronique Devise rappelle que l’État a une mission à assurer et que les récentes mesures du gouvernement tendent à creuser les inégalités. L’association appelle à une politique qui rassemble et protège, plutôt que de pointer du doigt et de rendre plus vulnérables les plus démunis.

“Pour le Secours Catholique, le rôle du politique est d’aider notre société à traverser les épreuves en étant soudés, solidaires. Il n’y a pas de citoyens de seconde zone. C’est pourquoi nous attendons du politique qu’il rassemble. Et non qu’il pointe du doigt, qu’il protège et non qu’il rende plus vulnérables. (…) Les associations continueront de prendre leur part. Mais il est temps de montrer que le gouvernement cherche à renforcer la cohésion sociale et non à creuser les inégalités. Les prochains choix budgétaires à venir devront en être le signe.”

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