Chaque jour apporte son lot de batailles dans l’univers du carburant. Et le dernier coup de gueule ? Il vient de Michel-Edouard Leclerc, le patron du géant E.Leclerc. L’objet de son indignation : les prix pratiqués par TotalEnergies.
Une baisse des prix : “Merci qui ?”
Lorsque vous avez constaté une légère baisse des prix à la pompe récemment, avez-vous pensé à remercier les enseignes de distribution ? C’est ce que suggère Michel-Edouard Leclerc en affirmant sur BFMTV-RMC : “Vous pouvez dire “merci Leclerc”, “merci Intermarché”, “merci Système U” parce que si on ne l’avait pas fait je ne suis pas sûr que la baisse [du pétrole] de l’Opep et des marchés ait été répercutée.”
Un engagement… mais jusqu’à quand ?
Les géants de la grande distribution ont pris un engagement louable : proposer du carburant à prix coûtant jusqu’à la fin de l’année 2023. Une initiative qui, à en croire le patron de E.Leclerc, ne serait pas suivie par toute la filière. En effet, TotalEnergies a certes promis de ne pas dépasser les 1,99 euro le litre, mais Michel-Edouard Leclerc estime qu’il est temps pour le pétrolier de faire davantage. Après tout, le prix moyen s’est établi à 1,91 euro le litre la semaine passée.
Raffineurs : Les grands absents de la “participation”
Le principal grief de Leclerc ? La supposée inaction des raffineurs. La majeure partie de l’approvisionnement des centres E.Leclerc provient d’eux, et pourtant, comme le déplore Michel-Edouard Leclerc, “aujourd’hui ils ne font pas d’effort à caractère politique […] pour nous empêcher de passer la barre symbolique des 2 euros“. Le message est clair. Il est grand temps que ces acteurs contribuent aussi aux opérations à prix coûtant pour soutenir la démarche des distributeurs.
“Nous sommes en train d’écrire aux raffineurs pour leur demander une gentille petite participation de quelques centimes à nos propres opérations parce que nous c’est pas de profit, pas de marge nette, pas de bénéfice“, rappelle-t-il.
Un coup de com’ de Total ?
Et quand Michel-Edouard Leclerc s’adresse directement à Patrick Pouyanné, le PDG de TotalEnergies, ce n’est pas pour lui faire des louanges. Bien au contraire. Il lui demande une remise de 2 à 3 centimes pour les centrales d’achats de la grande distribution. Pourquoi ? Parce que selon lui, la stratégie de Total, qui consiste à “bloquer à 1,95 et marger à 15 centimes, ça n’apporte rien au pays“. Pour lui, derrière cette façade, se cache une simple opération de communication.
Quand Leclerc appelle l’État à l’action
Et si les raffineurs ne bougent pas, Michel-Edouard Leclerc attend que l’État intervienne. Si le seuil symbolique des 2 euros était à nouveau dépassé, il souhaite que les taxes sur le carburant soient réduites pour protéger le consommateur. Pour le leader de la grande distribution, il n’y a qu’une entité capable de faire une réelle différence : l’État. “Il n’y a que l’État qui peut faire la différence“, martèle-t-il.
Le monde du carburant est en effervescence, et chaque acteur, qu’il soit distributeur, raffineur ou pétrolier, est appelé à prendre ses responsabilités pour le bien des consommateurs.
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